Né le 31 octobre 1908 à Mittersheim (Lorraine annexée), condamné à mort par le RKG le 27 mai 1943, guillotiné le 27 septembre 1943 à Halle/Saale (Saxe-Anhalt, Allemagne) ; résistant du groupe des bateliers du Rhin.

Charles Lieby, fils d’Albert Lieby, batelier, et de Cécile Loos, fit sa scolarité primaire allemande, puis française dans diverses écoles d’Alsace. Il exerça lui aussi le métier de batelier à partir de 1924. Il effectua son service militaire en 1928-1929. Mobilisé en 1939, il fut rapidement réformé pour raison de santé. Il reprit son activité de batelier qu’il poursuivit sur le Rhin après l’annexion de fait de l’Alsace au Reich. Grâce à sa péniche, Nil, il aurait participé en 1941 à l’évasion de prisonniers de guerre alliés vers la Suisse. En octobre 1942, il fut recruté par Lucien Jacob pour son réseau de renseignements au profit des services britanniques. Il fut chargé de transmettre des documents à Mme Schneider, propriétaire d’un magasin au port du Rhin à Bâle. Il rencontra un agent anglais nommé Frenken qui lui remit un paquet de tracts et de journaux Dénoncé peut-être par son épouse d’origine autrichienne, il fut arrêté par la Gestapo le 28 ou le 29 octobre. Incarcéré à la prison d’Offenburg (Bade, Allemagne) il fut avec les cinq autres membres du groupe (Lucien Jacob, Joseph-Louis Metzger, Émile Wendling, Berthe Schenck, Georgette Schenck), transféré à la prison Alt Moabit de Berlin.
Le procès pour espionnage se tint les 26 et 27 mai 1943 devant le 4e Sénat du Reichskriegsgericht présidé par le juge Biron. Lieby, comme les trois autres bateliers, fut condamné à la peine de mort, ainsi qu’au paiement de 800 reichmarks et 40 francs suisses devant servir à récompenser le ou les dénonciateurs. Le jugement fut confirmé le 24 juin par l’amiral Bastian et le recours en grâce rejeté. Le 27 septembre il fut guillotiné à la prison Roter Ochse de Halle/Saale en même temps que ses trois camarades et dix autres détenus. Son corps fut incinéré le 2 octobre. L’urne fut inhumée au cimetière Sainte-Gertrude le 6 octobre. Elle fut rapatriée au cimetière Nord de Strasbourg en avril 1951. Il avait été décoré à titre posthume de la Médaille militaire par décret du 3 septembre 1959 qui en faisait, par erreur, un déporté en camp de concentration.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Morts pour avoir dit non. 14 Alsaciens et Lorrains face à la justice nazie, Strasbourg, 2007, p. 39-66. – Auguste Gerhards, Tribunal de Guerre du IIIe Reich, Paris, 2014, p. 361-364.

Léon Strauss

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