Né le 21 janvier 1913 à Sens (Yonne), fusillé comme otage le 30 avril 1942 au champ de tir d’Égriselles, commune de Venoy (Yonne) ; mécanicien ; résistant communiste, membre du Front national.

Fils de Auguste Louis, charretier, et de Lucie Marie Murot, manouvrière, René Louis, mécanicien dans un garage Renault de Sens, s’était marié le 18 juin 1938 dans sa ville natale avec Lucienne Renée Gasnet et était père d’un enfant. Il était un militant syndicaliste et communiste. Proche d’Édouard Boigegrain, bien plus âgé que lui et d’Émilien Jacquin, deux autres militants communistes sénonais, il participait aux distributions de tracts et de journaux communistes et aurait commis des actes de sabotage sur des moyens de communication allemands. Les trois hommes avaient accueilli Jean-Pierre Ringenbach en décembre 1941 lorsque celui-ci était arrivé dans l’Yonne pour prendre la succession de René Roulot à la tête du Parti communiste icaunais.
Ringenbach, arrêté par la police allemande le 29 janvier 1942 et incarcéré à la prison de Troyes (Aube), céda sous les tortures le 24 février et dénonça les résistants qu’il connaissait, dont René Louis. Celui-ci fut arrêté, comme plusieurs de ses camarades, le 5 mars 1942 par la Gestapo et les services du commissaire spécial Grégoire qui avaient été requis pour l’occasion.
Interné à la prison de Troyes puis à celle d’Auxerre (Yonne), il a été fusillé au champ de tir d’Égriselles comme otage, le 30 avril 1942, en même temps que trois autres militants communistes (Claude Aillot, Marcel Ferry et Émile Tabarant), en représailles à un attentat commis à Moult-Argences le 16 avril 1942.
Son nom est gravé sur la stèle des fusillés d’Égriselles et sur le monument des déportés et des internés fusillés de l’Yonne à Auxerre. Il figure aussi sur la plaque apposée sur l’ancienne Bourse du Travail de Sens, dédiée aux 28 camarades de l’Union locale CGT morts au cours de la guerre 1939-1945.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Arch. Nat. AN, Z6 NL/19510, dossier d’instruction du procès Ringenbach. – AJ/40/927, dossiers 398 141 G, compte rendu des autorités allemandes. – Arch. Dép. Yonne, 1W29, comptes rendus d’événements locaux adressés par le préfet au ministre de l’Intérieur (1941-1944) et 1W35, état des arrestations opérées par les autorités françaises pour activités antinationales. – Robert Bailly, Les feuilles tombèrent en avril, Éd. Sociales, Montrouge, 1977, 2e édit. 1984. – Robert Bailly, Si la Résistance m’était contée, ANACR Yonne, 1990. – Roger Pruneau, Contribution à l’histoire du département et de la Résistance dans l’Yonne pendant la guerre 1939-1945, 2002. — État civil.

Joël Drogland

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