Né le 19 février 1924 à Lusignan (Vienne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; résistant FTPF.

Élie Bernajous était le fils de Julien Bernajous âgé de 38 ans à sa naissance (né en 1886 à Saint-Sauvant), cultivateur et de Léontine Chamaillard, âgée de 28 ans (née en 1896 à Lusignan), tous deux domiciliés à La Branlerie, commune de Saint-Sauvant. Son père fut mobilisé en août 1914 au 125ème Régiment d’infanterie de Poitiers. Caporal puis sergent, il fut décoré de la Croix de guerre avec étoile de Vermeil accompagnée d’une citation à l’Ordre du Corps d’Armée. Il fut démobilisé en mars 1919 et se maria à Lusignan dès le 27 juillet suivant avec Léontine Chamaillard. Au recensement de 1936, la famille demeurait toujours au lieu-dit La Branlerie, commune de Saint-Sauvant. Élie était leur fils unique. En 1941, les fermes de La Branlerie furent désertées par leur population qui préféra se rapprocher du bourg de Saint-Sauvant. En 1944, la famille Bernajous était domiciliée à La Cour de Vernay, commune de Saint-Sauvant dans une ferme achetée à la fin des années 30.
Le 12 juin 1944, des maquis FTPF de la région libérèrent le camp d’internement de Rouillé (Vienne) qui enfermait essentiellement des communistes, républicains espagnols et « étrangers indésirables ». Une partie des détenus libérés (dont un groupe de Républicains espagnols) formèrent sous la direction de Marcel Papineau un maquis dont l’effectif augmenta très rapidement avec l’arrivée de nouveaux résistants comme le gendarme Paul Fergeault, des réfractaires du STO, des évadés de l’Hôtel Dieu de Poitiers et des jeunes gens du secteur dont sans doute Élie Bernajous. Après avoir dû quitter un premier cantonnement dans le bois des Cartes près de Rouillé, le maquis s’était établi le 14 juin 1944 en forêt de Saint Sauvant, autour des fermes abandonnées de La Branlerie (dont l’ancienne ferme de la famille Bernajous), qui disposaient encore de moyens aptes à permettre la vie d’un groupe de maquisards (citernes recueillant l’eau de pluie, four à pain…).
Le 27 juin 1944, une colonne de répression motorisée de plus de 1500 hommes de la SS et de la Wehrmacht, renforcée par des miliciens français, encercla le maquis de Saint-Sauvant. Au cours d’un dur combat, cinq maquisards furent tués, les autres au nombre de 25 dont Élie Bernajous durent se rendre. Capturés et maltraités, ils furent exécutés sommairement en fin d’après-midi au lieu-dit Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne). Les fermes de La Branlerie furent incendiées. A l’issue des opérations militaires, l’officier allemand commandant les troupes convoqua le maire de Celle-Lévescault pour lui ordonner d’enterrer les morts. Le maire fit alors appel aux maires des communes voisines de Lusignan et Saint Sauvant pour se répartir les 30 corps. Élie Bernajous fut inhumé avec 7 camarades dans le cimetière de Saint-Sauvant. Ce n’est que le 30 juin 1945 que les corps furent exhumés et identifiés et leurs actes de décès furent inscrits le 25 juillet 1945 à l’état civil de Saint-Sauvant.
Il obtint la mention mort pour la France et son nom est inscrit sur le monument aux de Saint-Sauvant. Son nom est également inscrit sur la stèle commémorative de Vaugeton.
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Vienne (état civil, registre matricule, recensement 1939) — Brochure ONAC Les chemins de la Liberté en forêt de Saint-Sauvantsite internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) — Renseignements Jacqueline Dribault — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — Liste des exécutés établie par Guy Dribault, président de l’Association pour la mémoire de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation en pays Mélusin. — État civil, Saint-Sauvant registre des décès 1945 acte n° 34.

Michel Thébault

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