Né le 22 mai 1918 à Val de la Casa del Tajo (province de Caceres, Espagne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (Vienne) ; résistant FTPF.

Dans la nécropole nationale</br> de Sainte-Anne-d'Auray
Dans la nécropole nationale
de Sainte-Anne-d’Auray
SOURCE :
Photo Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Rufino de la Fuente était de nationalité espagnole ; il était le fils d’Esteban de la Fuente et d’Eloïse Garcia toujours domiciliés à Valdelacasa de Tajo. Vraisemblablement républicain espagnol réfugié, il était domicilié, d’après son acte de décès, 6, avenue des Chênes à Vauzelles par Nevers (Nièvre). Il fut interné à une date et des circonstances à préciser dans le camp de Rouillé (Vienne). Ouvert en septembre 1941, ce camp d’internement, appelé « centre de séjour surveillé » regroupait avant sa libération, 379 internés, dont des « politiques », communistes, républicains espagnols et des « indésirables » étrangers, arméniens, russes, italiens…
Dans la nuit du 10 au 11 juin 1944, des maquis FTPF de la région obtinrent l’ouverture après l’avoir encerclé, du camp d’internement de Rouillé (Vienne) faisant s’évader 47 internés politiques. Après sa libération, un groupe d’internés, d’origine étrangère pour la plupart (dont une vingtaine de républicains espagnols et donc Rufino De La Fuente) décida de rejoindre les rangs de la Résistance. Ils formèrent avec des maquisards français, un maquis FTPF sous les ordres de Marcel Papineau, alias « capitaine Bernard ». Le maquis s’établit d’abord dans le bois des Cartes sur la commune de Rouillé, puis après un accrochage sérieux le 14 juin sur la place de Rouillé avec les troupes allemandes circulant sur la route nationale Poitiers – Niort, dans la forêt de Saint Sauvant. Marcel Papineau tenta de l’organiser militairement confiant les étrangers à un réfugié espagnol, Urbistondo. Le manque d’armes et de munitions devait être comblé par un parachutage espéré fin juin dans le secteur.
Le maquis fut rapidement repéré et le 27 juin 1944 une forte colonne motorisée composée d’éléments de la SS, de la Wehrmacht et de la Milice, encercla la forêt de Saint Sauvant. Un combat s’engagea, rapidement inégal. Cinq maquisards furent tués ainsi que le chef du maquis Marcel Papineau (dont le corps fut retrouvé plus tard à quelque distance). 25 maquisards dont Rufino De La Fuente, à court de munitions furent capturés en tentant de fuir ou durent se rendre. Après avoir été frappés et maltraités, Rufino De La Fuente et ses camarades furent exécutés sommairement en fin d’après-midi et tous les corps regroupés au lieu-dit Vaugeton, sur la commune de Celle-Lévescault. D’abord inhumé au cimetière de Celle-Lévescault, son corps fut identifié le 30 juin 1945 à 15 heures et l’acte de décès dressé. Son corps fut ensuite transféré dans la nécropole nationale de Saint-Anne-d’Auray (Morbihan).
Il a obtenu la mention « Mort pour la France » et son nom est inscrit sur la stèle au carrefour de Vaugeton à Celle-Lévescault, sur la liste des 31 maquisards tués le 27 juin 1944
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes GR 16 P 167009 (à consulter) — Mémoire des Hommes — Mémorial genweb. — Liste des exécutés établie par Guy Dribault, président de l’Association pour la Mémoire de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation en pays Mélusin (AMRID). — Notes et photographies de Jean-Pierre et Jocelyne Husson. — État civil, mairie de Celle-Lévescault, registre des décès 1945 acte n° 17.

Michel Thébault

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