Né le 28 juillet 1901 à Rouillé (Vienne), exécuté sommairement le 27 juin 1944 à Lusignan (Vienne) ; cultivateur à Sanxay (Vienne) ; résistant FTPF.

Marcel Papineau alias Bernard
Marcel Papineau alias Bernard
Carlos Fernandez op.cit.
Il était le fils d’Honoré Papineau cultivateur à Rouillé et de Marie Riquet. Il se maria avec Hélène Bernelas le 22 avril 1921 à Saint-Martin-de-Saint-Maixent (Deux-Sèvres), lieu de naissance de son épouse en 1901. Convoqué le même mois pour le service militaire, il accomplit celui-ci d’avril 1921 à avril 1923 dans un régiment de chars de combat à Tours puis à Poitiers. Caporal en 1922, il finit son service sergent en 1923. Il s’installa ensuite auprès de ses parents, avec son épouse, comme cultivateur sur la commune de Sanxay (Vienne) à la ferme de la Briouze. Ils eurent quatre enfants dont Marie née en 1925, Jean en 1929 et Roger en 1932. Rappelé le 1 septembre 1939 et affecté au 96ème groupe d’ouvriers, il fut renvoyé dans ses foyers dès le 28 octobre 1939.
Dans les derniers mois de l’année 1943, des groupes de résistants liés aux FTPF s’unirent dans le secteur de Rouillé (Vienne) et les villages alentours (Saint-Sauvant, Sanxay…) pour former le groupe « Noël ». Marcel Papineau rejoignit vers le 1er décembre 1943, un comité clandestin de la Résistance lié aux FTP avec André Cheminée, Georges Debiais, Camille Lombard. Il participa à partir de mars 1944 à des actions de sabotage et de harcèlement des troupes allemandes sur les routes et voies ferrées. Il fit aussi partie des groupes qui libérèrent le camp d’internement de Rouillé les 11 et 12 juin 1944. Un maquis FTP rattaché au groupe FTP « Noël », sous les ordres de Marcel Papineau, alias « capitaine Bernard » s’établit avec des maquisards locaux, dont des réfractaires au STO de Poitiers et des prisonniers libérés du camp de Rouillé, dans le bois des Cartes sur la commune de Rouillé. Dès le 13 juin le groupe « Noël » avec Marcel Papineau attaqua un convoi allemand entre Rouillé et Lusignan, tuant quatre soldats allemands et faisant deux prisonniers. Mais après un accrochage sérieux le 14 juin sur la place de Rouillé avec les troupes allemandes circulant sur la route nationale Poitiers – Niort, le maquis dut se replier dans la forêt de Saint-Sauvant et continua son harcèlement sur les voies de communication.
Très rapidement les forces d’occupation réagirent sous l’impulsion de la SIPO-SD de Poitiers et de la SAP (section des affaires politiques) du commissaire Rousselet de Poitiers. Dès le jeudi 15 juin, les services allemands arrivèrent à La Briouze mais durent repartir sans obtenir de renseignements. Des séries de perquisitions et d’arrestations se poursuivirent dans tout le secteur. La ferme de Marcel Papineau à la Briouze fut à nouveau investie le samedi 17 juin 1944, sa mère et son fils Jean âgé de 14 ans seuls présents avec un domestique furent emmenés comme otages (ils restèrent internés 32 jours à la prison de la Pierre Levée à Poitiers). La ferme subit un pillage méthodique avant d’être incendiée.
Après d’intenses reconnaissances y compris avec l’aide de l’aviation, le 27 juin 1944, les Allemands, renforcés par des miliciens français, encerclèrent le maquis de Saint-Sauvant. Au cours d’un dur combat, plusieurs maquisards furent tués, les autres furent capturés et exécutés à Vaugeton, commune de Celle-Lévescault (30 victimes au total).
Les conditions du décès de Marcel Papineau restent mal élucidées. Il était absent du maquis au moment de l’attaque et semble avoir voulu le rejoindre. Des témoignages postérieurs affirmèrent qu’il était mort au combat en voulant porter secours à ses hommes. Son dossier militaire indique quant à lui : « fait prisonnier le 27 juin 1944 et fusillé ». Son corps fut retrouvé le lendemain 28 juin près de la ferme du Chêne sur la commune de Lusignan à la limite des communes de Rouillé et Saint-Sauvant, à l’écart du lieu du combat. Son corps fut transporté à la mairie de Lusignan. Enregistré comme inconnu le 28 juin 1944, son signalement décrit dans l’acte de décès fait mention de ses initiales gravées sur sa chevalière. D’abord inhumé sommairement avec 8 victimes du massacre de Vaugeton, il fut avec eux exhumé et identifié le 30 juin 1945.
Il fut déclaré Mort pour la France. Son nom figure sur le monument aux morts de Sanxay et sur la stèle commémorative de Vaugeton, commune de Celle-Lévescault.
Sources

SOURCES : Arch.Dép. 86 (Etat-civil, registre matricule, recensements) — Archives de l’évêché de Poitiers. Lettre et rapport du père Delavault, curé de Sanxay à l’évêque de Poitiers. 15 novembre 1944 — Roger Picard. Hommes et combats du Poitou. Martelle éditions. 1994 — témoignage de Camille Lombardsite internet VRID (Vienne Résistance Internement Déportation) — Mémorial genweb — Mémoire des Hommes — Liste des exécutés établie par Guy Dribault, président de l’Association pour la mémoire de la Résistance, de l’Internement et de la Déportation en pays Mélusin. — Carlos Fernandez, De la Guerre d’Espagne...à la Résistance, Nantes, Comité départemental du souvenir des fusillés de Châteaubriant et Nantes et de la Résistance en Loire-Inférieure, 2010.

Michel Thébault

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