Né le 29 décembre 1923 à Saint-Dié (Vosges), fusillé le 27 avril 1944 à Épinal (Vosges) ; étudiant ; résistant au sein de l’Organisation civile et militaire (OCM) homologué FFI.

Fils d’Eugène Louis et de Marie Philippe, célibataire, Jean Dorner, étudiant, passait des concours de l’administration. Demeurant à Saint-Dié, Jean Dorner était membre de l’OCM depuis le 17 janvier 1943, et animait plusieurs groupes suite à l’arrestation le 2 janvier 1944 de Jacques Thouvenot dont il était l’adjoint. Le responsable de l’arrondissement était le pasteur protestant Ruben Valet avec comme adjoint le dentiste Yvan Goguel.
Il fut arrêté le 3 février 1944 en gare d’Épinal par la police judiciaire de Nancy, pour « actes de franc-tireur ». Il avait en effet participé à un attentat contre le commissariat de police, qu’il avait dirigé, et il était recherché pour cela par les autorités allemandes et françaises. Deux policiers étaient membres du groupe, et il avait été prévu qu’ils se laissent désarmer un jour où ils étaient de garde. L’objectif était de voler des tickets.
De nombreux membres du groupe furent également arrêtés suite aux aveux de l’infirmière d’un médecin de Saint-Dié dont le fiancé avait été informé du projet par imprudence : René Barbier, Joseph Baumeler, Paul Jacquot, Henri Ketten, Gustave Koeberlé, Jean Lalevée, Albert Leclerc, Jules Michler, Pierre Picard, René Reinstadler, Jean Schmitt, Maurice Thiébaut.
Incarcérés à la prison Charles-III, à Nancy (Meurthe-et-Moselle), puis à Épinal, tous furent déférés devant le tribunal militaire allemand FK 662 siégeant dans la ville, qui les condamna à mort le 26 février 1944. Un peloton d’exécution allemand les fusilla le 27 avril (Jean Dorner fut abattu à 6 h 55).
La Délégation du gouvernement dans les territoires occupés (DGTO) n’avait pas autorisé à formuler un recours en grâce.
L’acte de décès fut dressé le 27 avril 1944 sur la déclaration de André Bérard, 46 ans, gardien du cimetière militaire à Épinal.
Il obtint la mention « Mort pour la France » par décision du 7 novembre 1945 et le titre de "Déporté et interné résistant" (DIR) et fut homologué au grade de sous-lieutenant des forces françaises de l’intérieur (FFI).
Suivant jugement rendu en date du 25 juin 1952, l’acte fut rectifié en ce sens que le défunt sera époux de Rondot Simone Marthe et non célibataire.
Le nom de Jean Dorner figure sur le monument de la Libération, à Besançon (Doubs) et sur le monument des Fusillés vosgiens, à Épinal, dans le quartier de la Vierge. Il apparaît également dans un acte de mariage posthume à Courtelevant (Territoire-de-Belfort) en 1944, avec un enfant reconnu.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, B VII, 1072 ; B VIII dossier 5 ; Liste S 1744, 311/44 ; Liste S 77/44 (Notes Thomas Pouty). – Arch. Dép. Vosges, séries W, et Arch. Dép.Meurthe-et-Moselle, 2101 W 13 consultées par Jean-Michel Adenot. — Mémorial GenWeb.— État civil (acte de décès n° 184).

Frédéric Stévenot

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