Né le 31 août 1920 à Bordeaux (Gironde), fusillé le 10 février 1944 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) suite à une condamnation à mort ; mécanicien ; résistant, maquisard FFI.

Fils de Jean Cazalas, coiffeur, et de Marie, Adolphine Guerre, sans profession, Pierre Cazalas, mécanicien, était célibataire et vivait à Cauderan (Gironde).
Réquisitionné au titre du Service du travail obligatoire (STO), il s’évada en rentra en France où, désormais réfractaire, il rejoignit un maquis corrézien. Dans la nuit du 17 septembre 1943, il fut interpellé par trois gardiens de la société OPA, alors qu’il pénétrait les locaux avec un autre résistant. Porteur d’une arme, il fut remis à la police française, qui le livra ensuite aux autorités allemandes.
Interné au fort du Hâ (Gironde), il fut condamné à mort par une cour martiale allemande de Bordeaux le 4 février 1944 et fusillé à l’aube du 10 février suivant au camp de Souge.
Son nom figure sur deux monuments aux morts de Bordeaux, ainsi que sur le mémorial du camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle.
Il fut homologué DIR-FFI. Médaille de la résistance, décret du 26/06/1956, JO 04/07/1956.
Sa dernière lettre.
Fort du Hâ février 1944
 
Chère mère,
Je meurs en soldat, pense que j’aurais pu mourir à la guerre si j’avais été mobilisé. Je meurs pour la France nanti de tous les sacrements et l’aumônier qui m’accompagne, m’affirme que j’irai au ciel.
Tu sais que j’ai la foi et si je quitte cette misérable vie, je gagne la vie éternelle.
Je veux que cette dure épreuve renforce ta confiance en Dieu au lieu de te l’enlever.
L’abbé Mabille, qui assiste mes derniers moments, ira te voir selon mon désir pour que tu te mettes en règle avec le bon Dieu.
Ne cherche pas à me venger, de qui que ce soit, car Notre-Seigneur a dit, pas de pardon pour qui ne pardonnera pas. En mourant, je pardonne à tous ceux qui sont cause de ma mort.
Pense aussi que je vais rejoindre ton frère, ton père, et que je prierai pour toi des cieux.
Je te demande pardon de la peine que je te fais et fais dire des messes souvent à mon intention.
Quand tu mourras, fais-toi enterrer avec moi.
Je ne te dis pas adieu, mais au revoir dans le ciel.
Ton fils qui t’embrasse,
Pierre
Il a mieux valu éviter une dernière entrevue, trop pénible.
Ma dernière pensée aura été pour toi.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Liste S 1744 (Notes Thomas Pouty). – Service historique de la Défense, Vincennes GR 16 P 113677 (nc). — René Terrisse, Face aux pelotons nazis, op. cit. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit. , Dernière lettre retrouvée dans des archives familiales et remis à l’Association du Souvenir des fusillés de Souge par M. Richard Martinez. – Mémorial GenWeb. – État civil.

Julien Lucchini

Version imprimable