Né le 29 juin 1887 à Blainville-sur-l’Eau (Meurthe-et-Moselle), fusillé le 24 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; notaire ; résistant réseau Hector.

Paul Keller
Paul Keller
Musée de la résistance nationale
Paul Keller était le fils d’Édouard Keller, âgé de 38 ans à sa naissance, employé au chemin de fer de l’Est et d’Antoinette Mayer. Il se maria le 16 septembre 1911 à Blainville-sur-l’Eau (Meurthe-et-Moselle) avec Marie Antoinette Lercher. Père d’un enfant, il résidait à Toul (Meurthe-et-Moselle) où il exerçait la profession de notaire. Ancien combattant 1914-1918, il fut à nouveau mobilisé le 24 août 1939 comme lieutenant d’infanterie puis libéré en avril 1940 pour raison de santé (il avait alors cinquante-trois ans).
 
Il s’engagea dans la Résistance dès le mois de novembre 1940 au sein du réseau Hector. Ce réseau de résistance français fut implanté en zone occupée par le colonel Alfred Heurteaux et subventionné par le Service de renseignements de l’armée de l’air française (SR Air) ; il recrutait parmi les anciens militaires et les anciens combattants et se destinait au départ avant tout à la collecte de renseignements. Paul Keller participa à un réseau d’évasion de prisonniers de guerre français dont le centre était à Charleville, dans les Ardennes. Cette organisation pionnière, nommée "Mission Molin" (acronyme du "Mouvement de libération nationale") avait été voulue par Henri Frenay qui tenta par ce biais, et par l’intermédiaire de Robert Guédon, de rassembler les groupes de résistance naissants en zone occupée. La Mission Molin avait ouvert une ligne d’évasion vers la zone sud afin d’envoyer à Londres des jeunes gens désireux de rejoindre les Forces françaises libres. Mais dès le premier voyage, en juin 1941, les trois premiers candidats furent arrêtés par la police allemande dans la région de Tours. Interrogés, sans doute torturés, ils dénoncèrent les membres du réseau.
Paul Keller fut arrêté à son étude le 21 juin 1941 à Toul par les autorités allemandes. Il fut d’abord détenu au secret à la prison Charles-III de Nancy puis fut transféré avec ses camarades à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.). Tous les inculpés dans cette affaire (dix personnes) furent jugés par le tribunal militaire attaché au commandement du Gross Paris qui siégea du 6 au 11 octobre 1941 à l’hôtel Crillon. Accusé d’« intelligence avec l’ennemi, aide à l’évasion de prisonniers français et propagande gaulliste » il fut condamné à mort en même temps qu’Alfred Henry du même réseau, par le tribunal militaire attaché au commandement du Gross Paris. Il fut passé par les armes avec Alfred Henry, Bernard Anquetil, Roger Bonnand et Paul Grossin le 24 octobre 1941, au Mont-Valérien.
 
Paul Keller fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 24 octobre 1941 division 39, ligne 4, n° 38 puis transféré le 6 juin 1947 au cimetière communal de Toul. Il obtint la mention Mort pour la France attribuée par le secrétariat général aux Anciens Combattants le 23 mai 1947, fut homologué FFC (Forces Françaises Combattantes) et obtint le statut Déporté et Interné de la Résistance (DIR). Il fut cité à l’ordre de l’armée et décoré de la Croix de guerre avec palme le 23 février 1949. Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 13 juillet 1947. Son nom est inscrit sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien et sur le tableau commémoratif de la collégiale Saint-Gengoult à Toul : "Espérance de Toul - In memoriam 1939 - 1945".
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : SHD AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Site Mémoire des Hommes, base des fusillés du Mont-Valérien. — Mémorial GenWeb, monument commémoratif (Relevé no 50333) et fiche bp-2336152 — État civil. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry.

Michel Thébault, Philippe Lecler

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