Né le 24 avril 1903 à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) [1903 selon l’acte de naissance, 1905 selon l’acte de décès], fusillé après condamnation à mort le 1er juin 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; dessinateur industriel ; résistant au sein du réseau Georges-France 31.

Jean Le Dantec était le fils de Charles Le Dantec, 31 ans, commissaire à la Compagnie générale Transatlantique, et de Marguerite Le Mitouard, 30 ans, sans profession. A l’âge de 17 ans, en 1920, son père commissaire à la Compagnie Générale Transatlantique le fit entrer aux services de cette compagnie à New-York. Appelé pour le service militaire en 1923, il fut affecté à Casablanca (Maroc) et reçut une formation d’infirmier militaire. Revenu à la vie civile, il embarqua en 1924 sur le paquebot France comme chef du bureau de tourisme. Il exerça dans ce cadre des fonctions successives en Malaisie, à Djibouti puis à Nankin (Chine). Revenu en France il fut mobilisé en 1939. Parlant couramment l’anglais, il fut affecté comme agent de liaison du service de santé à Etaples-sur-Mer (Pas-de-Calais). Fin mai 1940, il réussit à échapper à l’encerclement des troupes alliées dans le nord de la France et parvint à fuir par le port de Boulogne et à gagner l’Angleterre à bord d’un torpilleur. Il reprit pour peu de temps ses fonctions d’infirmier militaire dans un hôpital des troupes françaises créé au nord de Londres. Il reçut alors la Croix de guerre. Fin juin 1940, il rejoignit Casablanca sur un bateau rapatriant les soldats ne souhaitant pas rester en Angleterre au côté du général De Gaulle. Après un nouveau mois de service à l’hôpital militaire de Casablanca, il fut dans l’été 40 démobilisé et revint en France. Célibataire, il résidait alors à Paris (XIVe arr.) 18 rue Ernest Cresson, et exerçait la profession de dessinateur industriel. Il s’engagea dans la Résistance au sein du réseau George-France 31, rattaché à l’Intelligence Service (IS) britannique. Ce réseau développait la recherche de renseignements militaires sur les troupes allemandes. Jean Le Dantec fut le chef d’un groupe Évasion et Action. Ayant gardé en Bretagne et en particulier à Lannion (Côtes-du-Nord) des liens familiaux étroits, il put récupérer pour les transmettre à Londres les plans des aérodromes de Brest, Lannion et Amiens ainsi que divers renseignements sur les troupes d’occupation. Il fut arrêté le 19 octobre 1941 à Paris par les autorités allemandes, accusé d’« aide à l’ennemi et espionnage ».
Incarcéré à la prison de Fresnes (Seine, Val-de-Marne), il fut jugé le 13 mai 1942 par le tribunal militaire attaché au commandement du Gross Paris (établi à cette date rue Boissy-d’Anglas). Condamné à mort, il a été exécuté le 1er juin 1942 à 16 h 02, au Mont-Valérien. Il fut inhumé à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne) où il repose dans le carré militaire de la 39ème division, avenue de l’Est. La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le Secrétariat général aux Anciens Combattants en date du 21 août 1945 transcrit sur l’acte de naissance le 21 février 1950. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Mont Valérien à Suresnes. Il figure également sur le monument aux morts de Lannion et sur le mémorial des bretons de Saint-Anne-d’Auray (Morbihan).
Sources

SOURCES : Dossier AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J. — Jean-Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940-1945, Nantes, 2001. — Site Les lieux de Mémoire dans les Côtes-du-Nord, article de Michel Guillou Jean Le Dantec, résistant et martyr — Site Internet Mémoire des Hommes. — État civil.

Michel Thébault

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