Né le 10 novembre 1924 à Mulhouse (Haut-Rhin), fusillé le 21 juillet 1944 au fort de la Duchère (Lyon, Rhône) ; ajusteur-mécanicien à la SNCF ; résistant dans les Jeunes des Mouvements unis de Résistance (MUR) dans le Rhône.

Gérard Claude était le fils d’Aloïs Claude et de Maria Fritz. Il obtint son certificat d’études primaires puis devint apprenti ajusteur à la SNCF de juin 1940 à septembre 1942. De 1942 à 1944, il fut ajusteur-mécanicien aux ateliers machines SNCF à Oullins (Rhône). Il demeurait 31 quai de la Mulatière à La Mulatière (Rhône) avec ses parents.
En septembre 1942 (ou peut-être au début de l’année 1943), Gérard Claude, alias Dumont, entra dans les Forces unies de la jeunesse (FUJ) du secteur d’Oullins - La Mulatière sous les ordres de Marius Bourrat (Duhêtre). Il colla les mots d’ordres de la Résistance sur les murs et distribua des journaux et des tracts clandestins dans les boîtes aux lettres à la Mulatière.
En septembre 1943 (ou en janvier 1944), Gérard Claude passa aux groupes francs des Jeunes des Mouvements unis de Résistance (MUR). Il devint adjoint de Duhêtre, commandant des Jeunes des MUR du secteur d’Oullins - la Mulatière. Il fut nommé chef des groupes francs du secteur (effectif : 120 hommes) et fut spécialement chargé de la formation militaire. Il dirigea ou exécuta une série d’opérations militaires, notamment : le sabotage de machines à l’atelier de réparation SNCF d’Oullins, l’attaque du poste de GMR au barrage de la Mulatière lors de laquelle fut récupéré l’armement de onze hommes, le transport du matériel d’une imprimerie clandestine, l’attaque du PC de la Milice d’Oullins. Il participa également au transport d’armes parachutées dans différents dépôts de Lyon, au transport de matériel et d’habillement destinés aux maquis de l’Ain (après l’attaque de l’Hôpital militaire Jeanne d’Arc), à la récupération de tickets d’alimentation et de vêtements pour le service social, aux sabotages de voix ferrées de la ligne Lyon-Marseille et de la ligne de Saint-Etienne, à la prise d’un stock d’essence à la Milice de Collonges-au-Mont-d’Or et à une attaque des Chantiers de Jeunesse.
Le 14 juillet 1944, suite à une dénonciation, Gérard Claude fut arrêté à son domicile, 31 quai de la Mulatière à la Mulatière, par la brigade du commissaire Durand (police française) et la Milice. Sa mère, Maria Fritz, fut témoin de son arrestation : « à trois heures du matin, j’ai été réveillée par des bruits de voix et d’allées et venues. […] j’ai aperçu une douzaine d’hommes qui essayaient de se dissimuler derrière les arbres de la cour. Au bout d’un moment ils ont frappé à la porte. Mon fils Claude […] avait participé à une expédition dirigée contre le bureau de ravitaillement situé à la salle des fêtes de la Croix-Rousse à Lyon. Cette opération eut lieu le 26 juin et avait pour objet l’enlèvement des feuilles de rationnement pour les besoins de la Résistance. Il a certainement été vendu car lorsque je me trouvais à ma fenêtre j’ai entendu un des hommes demander […] comment il s’appelait. J’ai bien entendu la réponse et on le nommait par son nom de guerre : "Dumont". […] Comme personne ne répondait aux coups frappés, ils ont enfoncé la porte de la pièce où mon fils se trouvait. […] Se voyant pris, il a essayé de sortir de la maison par l’entrée de devant, mais celle-ci était complètement cernée. Lorsque nous sommes descendus dans la salle, j’ai aperçu mon fils se trouvant dans sa chambre, les menottes aux poignets. Il était entouré de plusieurs hommes armés de mitraillettes et de revolvers. Mon fils a été traité d’assassin par ces hommes. Sans que mon fils Gérard puisse nous dire au revoir, ses gardes l’ont emmené dans un des cinq camions qui stationnaient sur le quai de la Mulatière. Dans un journal […], nous avons appris que cette arrestation avait été effectuée par des GMR volontaires ». D’après une lettre de Gérard Claude, il fut d’abord conduit dans les locaux des Renseignements généraux. Il fut ensuite transféré au siège de la Milice, rue Sainte-Hélène (Lyon, IIe arr.). Le 19 juillet, il fut incarcéré à la prison Saint-Paul (Lyon), placé sous mandat de dépôt par le commissaire principal Durand, chef de la délégation régionale des Renseignements généraux.
Le 21 juillet 1944, à 15h, Gérard Claude, Henri Ferras et Dimitri Danielidis comparurent devant la cour martiale du secrétariat au Maintien de l’ordre, siégeant à la prison Saint-Paul. Gérard Claude fut condamné à mort pour « meurtre et tentatives sur gardiens de la Paix ». Le jour même, des GMR les fusillèrent tous les trois dans les fossés du fort de la Duchère (Lyon, IXe arr.).
Le 21 juillet, vers 18h30, Gérard Claude fut inhumé au nouveau cimetière de la Guillotière (Lyon). Puis après exhumation, son corps fut enterré dans un carré militaire.
Il fut décoré de la Médaille de la Résistance avec rosette et de la Croix de guerre avec étoile d’argent et citation à l’ordre de la division : « Résistant de grande valeur, a toujours montré un courage exemplaire dans toutes les missions qui lui furent confiées, malgré son jeune âge a fait preuve de réelles qualités et d’un patriotisme sans défaillance. Arrêté en pleine action fut jugé par la cour martiale française et fusillé le 21 juillet 1944 au Fort de la Duchère à Lyon ». Il fut homologué aspirant FFI en 1947.
Lyon, fort de la Duchère (19 février - 4 août 1944)
Sources

SOURCES : SHD, Vincennes, 16P131896 (dossier d’homologation). — Arch. Dép. Rhône, 3678W21, 31J159, 3808W1075.

Jean-Sébastien Chorin

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