Né le 10 mai 1913 à Rockerhausen (Sarre, Allemagne), guillotiné le 27 septembre 1943 à Halle-sur-Saale (Saxe-Anhalt, Allemagne) ; batelier en Alsace ; résistant du groupe des bateliers du Rhin.

Fils d’Émile Wendling, batelier, alsacien, et de Marie Klaus, Émile Wendling passa sa petite enfance sur la péniche familiale, puis fit sa scolarité primaire à Reims (Marne) où il était hébergé par des amis de ses parents. Il fit ensuite son apprentissage de batelier sur la péniche de ses parents. De 1932 à 1935, il accomplit son service militaire dans la marine à Toulon (Var). À son retour, il se maria avec Jeanne, sœur de Charles Lieby. Le couple eut un enfant. Mobilisé à Toulon en 1939-1940, Émile Wendling rentra en Alsace annexée de fait après sa démobilisation. Il trouva un emploi sur la péniche La Pierre qui effectuait des trajets Strasbourg-Bâle sur le Rhin et Strasbourg-Sarrebruck par différents canaux. Au cours de ses déplacements à Bâle (Suisse), il fit en 1942 la connaissance du batelier Lucien Jacob, déjà en contact avec Mme Schneider qui servait d’intermédiaire avec un agent britannique. Jacob le chargea de recueillir des données sur les destructions subies par les voies de communication et les usines d’armement en Alsace et en Sarre. Présent à Sarrebruck lors d’un bombardement fin août, Émile Wendling put remettre à Jacob un rapport détaillé à la mi-septembre à Strasbourg. Il est possible que Wendling ait aussi fait passer des prisonniers de guerre français évadés en Suisse dans la cale de sa péniche. C’est à Strasbourg que Émile Wendling fut arrêté par la Gestapo le 29 octobre 1942. Emprisonné à Kehl (Bade), il fut transféré à la prison Alt Moabit à Berlin le 1er mars 1943 avec les cinq autres personnes impliquées dans l’affaire d’espionnage des bateliers. Le voyage en train avait duré douze jours puisque chaque soir on faisait étape dans une prison différente. Le procès se tint les 26 et 27 mai 1943 devant le 4e Sénat du Reichkriegsgericht, présidé par Biron, qui condamna les six accusés à la peine de mort, ainsi qu’au paiement de 250 reichsmarks et 30 francs suisses pour récompenser le ou les dénonciateurs. Le jugement fut confirmé par l’amiral Bastian, président du RKG, le 24 juin. Le 27 septembre, les prisonniers furent transférés à la prison de Halle-sur-Saale, où ils furent guillotinés. La dépouille d’Émile Wendling fut incinérée au crématoire du cimetière Sainte-Gertrude de Halle ; l’urne fut rapatriée en France le 17 août 1948.
Sources

SOURCES : Auguste Gerhards, Morts pour avoir dit non. 14 Alsaciens et Lorrains face à la justice militaire nazie, La Nuée Bleue, Strasbourg, 2007, p. 39-66. – Auguste Gerhards, Tribunal de guerre du IIIe Reich, Paris, 2014, p. 494-497.

Léon Strauss

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