Né le 17 décembre 1895 à Brest (Finistère), fusillé comme otage le 31 mars 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; employé de banque ; résistant.

Divorcé, Aristide Corre était domicilié à Paris, dans le XXe arrondissement. Il fut arrêté dans cette ville par les Allemands le 15 septembre 1941, et emprisonné à la prison de Villeneuve-Saint-Georges (Seine-et-Oise, Val-de-Marne) puis transféré à celle du Cherche-Midi (Paris).
Accusé d’avoir hébergé des prisonniers et d’avoir tenté de franchir illégalement la ligne de démarcation, il fut condamné le jour de son arrestation à deux ans et trois mois de prison par le tribunal militaire allemand de Paris.
Le 31 mars 1942, à 9 h 32, il fut exécuté au Mont-Valérien comme otage avec quatorze autres personnes en représailles à un attentat commis le 21 février au Havre (Seine-Inférieure, Seine-Maritime) contre des soldats allemands.
Le 3 mars 1943, il fut inhumé au cimetière de La Garenne-Colombes (Seine, Hauts-de-Seine). Il fut déclaré « Mort pour la France » par le secrétariat général aux Anciens Combattants le 10 juillet 1945. Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Mont-Valérien.


L’abbé allemand Franz Stock l’évoque dans son Journal de guerre :
« Mardi 31.3.42
Lever 5 heures, 15 otages au Cherche-Midi (attentat du Havre). Arrivé à 6 heures du matin, une partie d’entre eux sont des Juifs du camp de Drancy, quelques communistes, et d’autres déjà condamnés par le tribunal militaire.
2 parmi eux étaient réceptifs, aucun ne s’est confessé ou n’a communié : au dernier moment seulement, là haut au fort, avons fait ensemble acte de contrition et récité les dernières prières.
Corre, A., 6, rue Laos, XVe, catholique
Decagny, Paul, cultivateur, Hétomesnil par Lihus (Oise), catholique
Carpentier, René, Moulancourt, par Ville sur Andre, catholique
Guérin, Maurice Paul, 79, rue Henri Barbusse, Clichy, catholique
Noël, Raymond, Pont St. Maxence (Oise)
Souillart, Raymond [en fait Souilliart Raymond]
Aucun d’entre eux ne pratiquait, les autres étaient communistes ou Juifs, dont pour ces derniers, Bernard Lieberman [en fait Liberman Benjamin], croyant, qui avait beaucoup fait le bien, pria et demanda ma bénédiction. Les communistes moururent : "Vive le Parti communiste, la Troisième internationale, Staline, Lénine, Rosa Luxembourg, etc." Avec les "Allons enfants". Le chef [peut-être René Sahors, note de C. Pennetier] affirma que si Dieu et le ciel existaient, alors ils accueilleraient aussi un communiste.
Une partie (7) a été inhumée au cimetière de La Garenne, les autres (8) à Courbevoie ; sépultures pas terminées, c’est pourquoi attendu 3 heures. »
Notons que sur 15 otages ne donne les noms que de 7 d’entre-eux.
Ceux manquants sont pour l’essentiel des Juifs
ainsi
Arbiser Ziskind
Banach Menachem
Gmach Markus
Ilzicer Daniel
Klein Arnost
Rabinowicz Joseph
mais aussi
Lambard Paul
Sahors René
Toulza Clément
Ce qui fait 9 et non 8 selon nos biographies. Un otage aurait échappé à l’abbé Stock. A moins que le rebelle René Sahors ait subi un sort particulier.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. – Mémorial GenWeb. — Franz Stock, Journal de guerre. Écrits inédits de l’aumônier du Mont Valérien, Cerf, 2017, p. 74-75.

Dominique Tantin

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