Né le 27 décembre 1902 à Paris (XXe arr.), fusillé le 1er juillet 1944 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) ; tourneur sur métaux ; résistant FTPF.

Eugène Janneton
Eugène Janneton
Fils d’Alphonse, tourneur, et de Joséphine, née Themelin, blanchisseuse, Eugène Janneton épousa Émilienne Forestier le 20 juin 1925 en mairie de Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine). Le couple eut un enfant et vivait 7, rue Pierre-Curie à Vélizy (Seine-et-Oise, Yvelines). Eugène Janneton exerçait le même métier que son père, tourneur sur métaux.
Il rejoignit les FTP en juin 1943. En février 1944, il opérait sur le secteur de Mantes-Poissy. Le groupe auquel il appartenait réalisa plusieurs sabotages : le 1er juillet 1943, incendie d’un avion allemand en gare de Versailles-Chantiers ; le 5 août 1943, destruction de l’installation électrique d’une usine de cellophane à Mantes ; en août 1943, déraillement d’un train de la ligne Paris-Rouen (18 morts et de nombreux blessés) ; en octobre 1943, destruction d’un poste détecteur d’avions sur la route Paris-Évreux ; en janvier 1944, déraillement d’un train allemand de la ligne Paris-Dieppe ; en mars 1944, sabotage de la ligne Paris-Brest.
Alors que les membres du groupe étaient dans un train à destination de Paris le 13 mars 1944, l’un d’eux manipula imprudemment son revolver, blessant grièvement Mathurin Rouzic. Celui-ci fut abandonné dans le train, puis emmené à l’hôpital où il mourut le 17 mars. La police, à la suite de ce drame, enquêta, remonta jusqu’au groupe FTP de Bonnières et le démantela.
La Brigade spéciale de la police judiciaire mena l’enquête. Le 22 mars 1944 Louis Girard*, également de Vélizy, fut arrêté à Chaville (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine). Le lendemain les policiers appréhendaient Eugène Janneton, qui portait sur lui une carte d’état-major de l’armée allemande.
Détenu à la prison de la police judiciaire rue Bassano, Eugène Janneton fut ensuite emmené à la prison du quai de l’Horloge jusqu’au 14 avril. Transféré à Fresnes, il fut jugé dans l’enceinte de la prison le 1er juillet 1944 avec Georges Herrewyn, Jacques Deschamps, Louis Girard et Raymond Pochon par le tribunal de la Feldkommandantur 758 de Saint-Cloud. Condamné à mort pour « activité de franc-tireur et détention d’armes », il a été fusillé le même jour avec ses compagnons au stand de tir du ministère de l’Air.
Après la Libération, le conseil municipal de Vélizy (Vélizy-Villacoublay) donna le nom d’Eugène-Janneton à une rue de la ville.
Son nom est gravé sur la plaque du ministère de la Défense à Paris XVème
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Dernière lettre
 
Le 1er Juillet 1944
 
Mon cher Albert,
Je compte sur toi pour que mon petit Albert ne manque de rien, fais le nécessaire pour qu’il devienne un homme et qu’il ait un bon métier ; guide-le comme s’il était ton fils, et avec Suzy e ’Nénette, tâchez de le consoler ainsi que ma .petite femme chérie que j’ai tant aimée. .
Je vais mourir en espérant que le mot guerre n’existera plus et que la France vivra libre et les Français heureux dans la paix et le travail.
Ton frère,
.
Eugène Janneton
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Boite 5/B VIII 5-Liste S 1744-496/44 (Notes Thomas Pouty). – L. Tsévéry, F. Sekhraoui, Les 161 fusillés du polygone de Balard, Éd. FFDJF, 2011. – État civil, Paris (XXe arr.).

Daniel Grason

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