Né le 16 mars 1910 à Tarare (Rhône), fusillé le 20 juin 1944 au stand de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.).

Fils de Marie Nicol, ménagère, Jules Menigoz fut reconnu par son père Jules, Arthur Menigoz, journalier. Marié en 1931, Jules Menigoz demeurait à Argenteuil (Seine-et-Oise, Val-d’Oise) où il fit partie d’un groupe qui s’intitula « La Libre Patrie ». Avec Roger Letiec, Noël Seilly, Robert Goutte, Philippe Letailleur, Maurice Tatinclaux, Roger Barette, Laurent et Timothée Castanon, il participa à plusieurs vols. Un boulanger d’Argenteuil fut délesté de douze mille francs ; un autre homme de cent quatre-vingt mille francs ; une attaque à Pierrelaye rapporta huit mille francs.
Le groupe organisa un braquage le jour de la paie des salariés de l’entreprise de téléphonie SAGEM à Argenteuil. En Traction Avant Citroën, ils coincèrent l’automobile emportant la paie le 21 janvier 1944 vers 10 heures du matin en pleine rue. Sous la menace de mitraillettes, ils se firent remettre la sacoche par le comptable, butin : un million huit cent mille francs. Le journal collaborationniste Le Matin titra : « Mitraillettes au poing, des bandits arrêtent une automobile et s’emparent de 1 800 000 francs. »
Les membres de l’équipe prétendaient agir au nom de la Résistance. Ils ne reversaient rien mais travaillaient pour leur compte. Ils possédaient entre autres six automobiles acquises grâce au produit des vols. Arrêté en février 1944 par la police nationale pour violences à main armée, il fut livré aux autorités d’occupation et incarcéré à Fresnes. Jugé le 8 juin 1944 par le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.), condamné à mort pour « vol et banditisme », il fut exécuté le 20 juin 1944 à 15 h 02 au stand de tir du ministère de l’Air.
Son nom ne figure pas sur la plaque commémorative du ministère de l’Air, avenue de la Porte de Sèvres.
Sources

SOURCES : Arch. PPo., BA 2117. – AVCC, Caen, Boîte 5 B VIII dossier 5, Liste S 1744-431/44 (Notes Thomas Pouty). – Le Matin, 22 janvier 1944. – État civil.

Daniel Grason

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