Né le 30 mars 1890 à Sornay (Saône-et-Loire), fusillé le 27 novembre 1942 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; ingénieur, professeur de mathématiques à l’école pratique de Nantes ; résistant, membre du réseau Georges-France 31.

Fils de Claude Cheveaux et de Marie-Léontine Petitjean, marié à une Anglaise (Élise Caubet) et père de deux enfants, veuf, Jean Cheveaux était domicilié à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique).Il était ingénieur et membre du parti socialiste SFIO. Pierre Cot devenu ministre de l’Air dans le gouvernement du Front populaire, le nomma, le 16 janvier 1937, directeur de la Société nationale de construction aéronautique de l’Ouest, SNACO, nouvelle société nationalisée née du regroupement de l’usine Breguet de Bougenais (Loire-Inférieure), avec les établissements Loire-Nieuport de Saint-Nazaire et d’ Issy-les-Moulineaux. En 1938, suite à de nombreuses grèves, il dut démissionner de cette fonction pour devenir professeur de mathématiques, de dessin et de technologie à l’École technique de Nantes.
Suite à l’occupation du territoire par les troupes allemandes, Jean Cheveaux participa à un des premiers réseaux nantais de résistance la « Main des cinq », nom donné car chaque résistant devait recruter cinq hommes ou femmes, des cloisons étanches séparant les mains. En octobre 1940, les services britanniques organisèrent le réseau Georges-France 31 afin de faciliter les évasions et le rapatriement des prisonniers anglais ainsi que de collecter des informations pour l’Intelligence Service. Pour sa part, Jean Cheveaux, à partir de décembre 1940, se chargea des plans pour des atterrissages clandestins,de l’envoi de courrier vers la zone libre, il collectait et transmettait des informations sur les bases et chantiers de la Marine de Lorient (Morbihan). C’est pendant cette période qu’il entra en contact avec un des principaux dirigeants de la résistance départementale de Loire-Inférieure René Terrière dit Xavier Dick.
Jean Cheveaux fut arrêté par les Allemands le 30 mai 1942 à son domicile à 7h du matin. Emprisonné à Nantes puis transféré à Fresnes (Seine, Val-de-Marne) le 18 juin 1942, il fut condamné à mort le 12 novembre pour « espionnage et aide à l’ennemi » par le tribunal militaire de la Feldkommandantur du Gross Paris siégeant rue Boissy-d’Anglas (procès des 111) et fusillé au fort du Mont-Valérien le 27 novembre à 16 h 32 avec Jean Maxime Fournat et Pierre Gontier, lesquels étaient probablement des membres de son réseau.
Cette exécution s’inscrit dans le cadre de l’affaire dite de « Saint-Nazaire ». Sur la demande du député de Loire-Inférieure et de l’adjoint au maire de Nantes, Marcel Déat était intervenu personnellement pour obtenir une commutation le 20 novembre 1942.
Jean Cheveaux fut inhumé à Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne). Son nom est inscrit sur le monument commémoratif du Mont-Valérien. Il fut déclaré « Mort pour la France » par le secrétariat général aux Anciens Combattants le 15 février 1945.
Il fut reconnu comme chargé de mission 2e classe (lieutenant) de Force françaises combattantes.
C’est à l’initiative du Comité d’entreprise de la SNCAO puis Sud-Aviation que la bibliothèque-discothèque fut nommée Jean Cheveaux.
Un Jean Cheveaux figure sur le Mémorial du Grand Orient de France, 16 rue Cadet
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). — Arch. Dép. Loire-Atlantique, 305 J. — Jean-Claude Terrière, La Résistance en Loire-Inférieure on l’appelait Xavier Dick, Geste Éditions, 2006. — Sabine Prin, Les socialistes et la résistance en Loire-Inférieure, Édition l’Ours, 2008. — Mémorial Genweb.

Dominique Tantin, Carlos Fernandez

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