Né le 12 mars 1923 à Ménerbes (Vaucluse), exécuté dans la nuit du 21 au 22 mai 1944 à Pont-Saint-Esprit (Gard) ; agriculteur ; communiste ; Front national.

Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Fils de Louis Poncet (Pierre) et d’Aimée Daumas, célibataire, Marcellin Poncet était agriculteur à Ménerbes et membre de la Jeunesse communiste. Incorporé dans les Chantiers de jeunesse du 17 mars au 15 octobre 1943, il entra dans la Résistance une fois libéré et assura des liaisons et du transport d’armes. Il fut arrêté au petit matin du 26 avril 1944 chez lui par huit individus en uniforme de l’armée allemande. C’était vraisemblablement des membres de la 8e compagnie du 3e régiment de la division Brandebourg, unité dont un détachement stationnait à Cavaillon (Vaucluse). Ils agissaient pour le compte du Parti populaire français (PPF) en représailles après le meurtre du président de la délégation spéciale de Ménerbes, le 10 avril précédent. Après avoir perquisitionné la maison et volé ce qui les intéressait, ils obligèrent Marcellin Poncet à les conduire chez Raoul et Raymond Silvestre* qu’ils arrêtèrent également. Deux autres résistants furent arrêtés dans les mêmes conditions, l’un aux Baumettes (Vaucluse), Ismaël Sauvan*, et l’autre à Oppède (Vaucluse), Sami Marcovici*. Le groupe fut conduit à Avignon (Vaucluse) et interrogés par les responsables du PPF qui avaient demandé à leurs homologues de la Milice de se joindre à eux. Les interrogatoires, violents, eurent lieu au siège de la Milice, 71 rue Joseph Vernet. C’est au cours d’un interrogatoire que Raymond Silvestre* se saisit d’un revolver sur une table et fut abattu d’une rafale de mitraillette. Les prisonniers furent conduits ensuite à la prison Sainte-Anne ou à la caserne du 7e Génie d’Avignon. Maltraité et affamés, ils furent transférés à Pont-Saint-Esprit (Gard), où était installé l’essentiel des services de la 8e compagnie Brandebourg et incarcérés dans la citadelle.
Ses camarades d’infortune et lui furent exécutés sur le pont du Rhône et leurs corps jetés dans le fleuve. La date de leur exécution varie selon les témoignages. Selon plusieurs des emprisonnés de Pont-Saint-Esprit qui ont partagé leur cellule avec eux, leur exécution aurait eu lieu une ou deux nuits après leur arrivée, le 15, soit, le 17 ou le 18 mai. Les corps de Marcellin Poncet et de Raoul Silvestre ont été retrouvés le 18 dans le Rhône à Saint-Étienne–des-Sorts (Gard), non loin de Pont-Saint-Esprit. Si le groupe arrêté à Ménerbes et dans les environs a été exécuté ensemble, ce qui est probable, la nuit du 17 au 18 mai paraît la plus vraisemblable.
Un monument fut érigé à Ménerbes en souvenir de ces martyrs. Une rue du village porte le nom de Marcellin Poncet « victime du nazisme ».
Voir Pont-Saint-Esprit, Citadelle (février-août 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Gard, 3 U 7 448 (cour de justice d’Avignon, dossier Thesmar). ⎯ Mémoire des Hommes SHD Vincennes GR 16 P 485176. — Archives Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945. — Jean Charrol, La Résistance à Ménerbes juin 1940-août 1944, slnd (2000), dactylog. — Jean Giroud, Cavaillon se souvient 1939-1945, sl, rééd. 2015.— Jean-Paul Jouval, Mémorial des victimes des communes du canton d’Apt. Seconde Guerre mondiale, Indochine, Algérie, Apt, Le Souvenir français, 2017, p. 228-229.

Jean-Marie Guillon

Version imprimable