Né le 31 janvier 1903 à Montfavet (Vaucluse), disparu le 28 juin 1944 à Ménerbes (Vaucluse) ; agriculteur ; communiste ; responsable local du Front national (FN).

Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Ménerbes, monument aux martyrs de la Résistance
Fils d’Isidore Socrate Roure et de Mathilde Grégoire, marié à Blanche Villard, Albert Roure était agriculteur. Le travail de Jean-Paul Jouval, président du Souvenir français du canton d’Apt, apporte des précisions sur son parcours. Albert Roure était établi comme métayer à Ménerbes depuis 1931. Il était père d’une fille. Il fut mobilisé du 3 septembre 1939 au 25 juin 1940. Communiste, résistant depuis mars 1943, il était le responsable local du FN et très engagé dans l’aide aux Francs-tireurs et partisans (FTP). Il participa à des transport d’armes dans les communes du versant nord du Luberon, à un parachutage sur le terrain Écrevisse, sur le territoire de Sivergues (Vaucluse) avec le groupe de protection de Bonnieux (Vaucluse), le 1er mai 1944. Il fut arrêté dans sa ferme par des hommes de la 8e compagnie Brandebourg (groupe Sohn) le 28 juin 1944 au soir. Deux réfractaires et le brigadier de gendarmerie Roger Martin, de la brigade de Lumières (Vaucluse), qui avait pris le maquis au 6 juin, y étaient hébergés. Ils purent échapper à l’arrestation, Martin en se cachant et les réfractaires en se faisant passer pour des domestiques de ferme. Après pillage, la ferme d’Albert Roure fut incendiée. Roure fut conduit à l’hôtel Splendid, à Cavaillon (Vaucluse), siège du détachement de la 8e compagnie Brandebourg. Sa trace fut perdue à partir de là. Fut-il conduit à Pont-Saint-Esprit (Gard), abattu là et jeté dans le Rhône comme tant d’autres ? Se trouvait-il parmi les inconnus exécutés le 1er août 1944 à Saint-Saturnin-les-Apt (Vaucluse) ?
Une place de Ménerbes porte son nom. Un monument fut érigé à Ménerbes en souvenir des martyrs du village dont il fait partie. Il fut décoré de la Médaille de la Résistance à titre posthume le 18 mars 1970 et reçut la mention de « Mort pour la France ».
Voir Pont-Saint-Esprit, Citadelle (février-août 1944)
Sources

SOURCES : Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Mémoire des Hommes SHD Caen DAVCC 21 P 145121 et Vincennes GR 16 P 523335 — Archives Pétré, Livre noir pour la XVe Région, Service des recherches de crimes de guerre ennemis, 4 juillet 1945 ; Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002. — Jean Charrol, La Résistance à Ménerbes juin 1940-août 1944, slnd (2000), dactylog. — Jean-Paul Jouval, Mémorial des victimes des communes du canton d’Apt. Seconde Guerre mondiale, Indochine, Algérie, Apt, Le Souvenir français, 2017, p. 252-253.

Jean-Marie Guillon

Version imprimable