Né le 10 mai 1906 à Avignon (Vaucluse), exécuté le 14 juillet 1944 à Cadenet (Vaucluse) ; cuisinier-restaurateur ; résistant.

Cadenet, monument aux fusillés du 14 juillet 1944
Cadenet, monument aux fusillés du 14 juillet 1944
Fils de Joseph Charreton et de Rosine Miramant, marié à Edwige Serre, père d’un garçon et d’une fille, Émile Charreton était hôtelier-restaurateur à Gordes (Vaucluse) après avoir été chef cuisinier à L’Isle-sur-Sorgue jusqu’au 1er mars 1943. Propriétaire de l’hôtel-restaurant de La Renaissance, il ravitaillait le maquis et servait aussi d’agent de renseignement. Il fut arrêté le 6 juillet 1944 par cinq hommes de la 8e compagnie Brandebourg, après avoir été violemment battu devant sa femme et son fils de 7 ans. Son établissement fut pillé au cours de la perquisition qui accompagnait son arrestation (ravitaillement, bouteilles, argent, bijoux, etc.). Émile Charreton fut conduit au siège de la compagnie, l’hôtel Splendid de Cavaillon (Vaucluse), qui lui servait aussi de prison et de lieu d’interrogatoires, souvent accompagnés de sévices. Le 14 juillet 1944, il fit partie des neuf prisonniers extraits de l’hôtel Splendid qui furent embarqués par les groupes Heinrich et Sohn partant en expédition contre le maquis de Lourmarin (Vaucluse). Ils furent fusillés, sur la route, deux par deux, au quartier des Cougneaux, non loin du village de Cadenet où furent arrêtés, au petit matin, d’autres résistants. L’un des prisonniers, Jean Boyer, put s’échapper et put témoigner par la suite des circonstances de l’exécution.
Émile Charreton fut décoré de la Croix de guerre et, le 18 mai 1960, de la Médaille de la Résistance à titre posthume. Le titre d’interné résistant lui fut attribué le 12 juin 1957. Sa sépulture se trouve au carré militaire du cimetière de Gordes.
Un monument à la mémoire des fusillés de Cadenet fut inauguré près des lieux du crime, le 14 juillet 1945.
Voir Site d’exécution de Cadenet (Vaucluse)
Sources

SOURCES : Mémoire des Hommes SHD Vincennes GR 16 P 122006 (nc).— Arch. dép. Gard, 3 U 7 252 (cour de justice de Nîmes, dossier Paolino). ⎯ Arch. dép. Vaucluse 1107 W 7. ⎯ Claude Arnoux, Maquis Ventoux, quelques pages de la Résistance en Vaucluse, Avignon, Les Presses Universelles, 1974.— Association des amis du Musée de la Résistance et de la Déportation, La mémoire gravée. Monuments, stèles et plaques commémoratifs de la Seconde Guerre mondiale dans le département de Vaucluse, Fontaine-de-Vaucluse, Musée d’Histoire, 2002.— Madeleine Baudoin, Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine, Aix-en-Provence, thèse d’Histoire, Université de Provence (Aix-Marseille I), 1977.— Jean Boyer (Dr), Aux portes de l’ombre, Valbonne, Éd. « L’Etoile du sud », 2003.— Louis Coste (dir.), La Résistance du pays d’Apt, de la Durance au Ventoux. Historique, Apt, 1974, rééd. 1982.— Jean-Paul Jouval, Mémorial des victimes des communes du canton d’Apt. Seconde Guerre mondiale, Indochine, Algérie, Apt, Le Souvenir français, 2017, p. 75-77.— Gérard Lebouchet, Gordes, le temps des artistes, Forcalquier, C’est-à-dire éditions, 2015.— Vaucluse 44, l’année de la liberté retrouvée. Aspects de la Résistance et de la Libération, Avignon, ONAC-Mission du 60e anniversaire des Débarquements et de la Libération de la France-Département du Vaucluse, 2004.— Guillaume Vieira, La répression de la Résistance par les Allemands à Marseille et dans sa région (1942-1944), Aix-en-Provence, thèse d’histoire, Université d’Aix-Marseille, 2013.

Jean-Marie Guillon

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