Né le 25 juin 1903 à Evreux (Eure), fusillé après condamnation à mort le 2 janvier 1943 à Paris (Seine) ; ouvrier peintre ; victime civile condamnée pour détention d’armes

Jean Lecocq était le fils de Jules, Léon, Gabriel Lecocq âgé de 34 ans commis principal à la préfecture de l’Eure et de Blanche, Anatolie Denis âgée de 29 ans femme au foyer, tous deux domiciliés 12 bis rue de Paris. Il fut mobilisé en septembre 1939 et fut fait prisonnier lors de la campagne de France en mai - juin 1940. Prisonnier de guerre en congé de captivité, il travailla comme ouvrier peintre au terrain d’aviation d’Évreux.
Dès le début de l’occupation, le commandement militaire allemand en France (MBF) avertit la population par voie d’affiches de devoir remettre toutes les armes à feu, la non remise devenant un délit susceptible d’entraîner une condamnation à mort (le souvenir en grande partie fantasmé de l’armée allemande, des Francs-Tireurs de la guerre de 1870 expliquant largement cette mesure). Dans les premiers temps de l’occupation de nombreuses personnes furent victimes de cette proscription, beaucoup de chasseurs en particulier essayant de cacher leurs armes (d’autres avaient également pu lors de la débâcle cacher des armes abandonnées). Souvent dénoncés ils furent arrêtés par les autorités allemandes et condamnés. Ce fut le cas de Jean Lecocq qui après dénonciation, fut arrêté le 14 mai 1942 à Évreux par la Feldgendarmerie pour « détention d’armes et port d’arme ».
 
Jugé le 20 août 1942 par un tribunal militaire allemand (Gouv. Milit. Chef Bezirk A. Saint-Germain-en-Laye) siégeant à la Feldkommandantur d’Évreux, il fut condamné à mort. Il fut détenu à la prison d’Évreux jusqu’au 3 décembre 1942. En effet une procédure différente de l’ordinaire avait été appliquée parce qu’au moment de son arrestation, il était prisonnier de guerre (donc théoriquement soumis aux conventions de Genève) en congé de captivité. Mais le recours en grâce fut refusé par les autorités allemandes le 14 décembre 1942. Transféré à la prison du Cherche-Midi à Paris (VIe arr.), il fut exécuté le 2 janvier 1943 à 10 heures du matin à Paris en un lieu inconnu.
Jean Lecoq fut inhumé au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) le 2 janvier 1943 division 47, ligne 1, n° 1 puis transféré le 8 octobre 1947 à Évreux (Eure) dans le carré militaire Évreux-Breux du cimetière Saint-Louis.
 
Il obtint la mention « Mort pour la France » qui figure sur sa sépulture. Le nom de Jean Lecoq figure sur l’une des plaques commémoratives de l’Hôtel de Ville d’Évreux apposées le long de l’escalier d’honneur « à la gloire de nos concitoyens morts pour la France ».
Sources

SOURCES : SHD Caen AVCC Cote AC 21 P 474 317 (Notes Thomas Pouty). — Site Internet Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb. — Répertoire des fusillés inhumés au cimetière parisien d’Ivry. — État civil

Michel Thébault

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