Né le 4 octobre 1923 au Royaume-Uni, fusillé le 1er juillet 1944 au stand de tir de la place Balard à Paris (XVe arr.) ; de nationalité britannique ; employé dans la métallurgie ; militant de la CGT ; résistant dans les FTPF.

Jean Freeman était orphelin d’origine anglaise. Adopté par Mme Whitakar-Lanverjon, il fut élevé à Chaville (Seine-et-Oise, Hauts-de-Seine) où il était domicilié. Célibataire, il était salarié des établissements Caudron-Renault et militant de l’Union syndicale CGT des travailleurs de la métallurgie de la région parisienne.
Il s’engagea dans les FTPF, organisation armée du Front national de lutte pour la liberté et l’indépendance de la France (FN), mouvement de résistance dirigé par le Parti communiste français (PCF), et s’intégra à la compagnie placée sous les ordres d’Eugène Janneton, basée à Bonnières-sur-Seine (Seine-et-Oise, Yvelines) et opérant dans le secteur Mantes-Poissy (Seine-et-Oise, Yvelines).
Très actif, le groupe réussit plusieurs sabotages : le 1er juillet 1943, incendie d’un avion allemand en gare de Versailles-Chantiers ; le 5 août 1943, destruction de l’installation électrique d’une usine de cellophane à Mantes ; en août 1943, déraillement d’un train de la ligne Paris-Rouen (18 morts et de nombreux blessés) ; en octobre 1943, destruction d’un poste détecteur d’avions sur la route Paris-Évreux ; en janvier 1944, déraillement d’un train allemand de la ligne Paris-Dieppe ; en mars 1944, sabotage de la ligne Paris-Brest.
Daniel Grason (art. Janneton) relate les événements qui conduisirent à leur arrestation : « Alors que les membres du groupe étaient dans un train à destination de Paris le 13 mars 1944, l’un d’eux manipula imprudemment son revolver, blessant grièvement Mathurin Rouzic. Celui-ci était abandonné dans le train, emmené à l’hôpital où il mourut le 17 mars. La police, à la suite de ce drame, enquêta et remonta jusqu’au groupe FTP de Bonnières-sur-Seine [...] L’ensemble du groupe FTP fut démantelé par la Brigade spéciale de la police judiciaire. » John Freeman fut arrêté le 24 mars 1944 par la police judiciaire.
Avec ses compagnons, il fut conduit rue Bassano à Paris où se trouvait l’un des sièges de la « Gestapo française ». Ils furent torturés puis transférés au dépôt du Quai de l’Horloge où ils restèrent à sept dans une cellule jusqu’au 14 avril et ensuite à Fresnes où ils furent remis aux Allemands. Le 1er juillet, John Freeman et ses camarades furent jugés dans l’enceinte de la prison et condamnés à mort pour « activité de franc-tireur et détention d’armes » par le tribunal militaire de la Feldkommandantur 758 de Saint-Cloud. John Freeman fut passé par les armes le soir même à 18 heures au champ de tir du ministère de l’Air à Paris (XVe arr.) avec Jacques Deschamps, Louis Girard*, Georges Herrewyn, Eugène Janneton et Raymond Pochon.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet : francaislibres.net. — Arch. MRN. — Notes de Emeric Tellier. — Arch. MRN. — Site internet de la BNF (un dossier constitué par Boutillier du Retail en novembre 1944 pour le Front national est disponible mais n’a pas été consulté).

Dominique Tantin

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