Né le 4 novembre 1917 à Bordeaux (Gironde), fusillé comme otage le 21 septembre 1942 au camp de Souge, commune de Martignas-sur-Jalle (Gironde) ; ajusteur outilleur à la SNCASO ; militant communiste ; résistant, interrégional des Jeunesses communistes (1941-1942), responsable régional des Bataillons de la jeunesse en Charente, Charente-Maritime, Gironde, Landes, Basses-Pyrénées.

Gérard Blot
Gérard Blot
Fils de Charles Blot, employé au PO, et d’Yvonne Durain, sans profession, Gérard Blot naquit dans une famille de six enfants « contaminée par le communisme » selon un rapport de police. Son père, handicapé physique, travaillait à la mairie de Bordeaux. Gérard Blot apprit le métier d’outilleur ajusteur et fut embauché à l’usine d’aviation de Mérignac (Gironde). Il continua d’étudier et devint traceur. Militant des Jeunesses communistes, il fut membre du bureau régional et adhéra au Parti communiste en 1936.Il militait également aux Auberges de la Jeunesse avec René Jullien.
Domicilié 3 chemin de Luchey à Mérignac, il milita à la cellule Borie. Il partit faire son service militaire en novembre 1938 et, après sa démobilisation en août 1940, reprit contact avec le Parti communiste par l’intermédiaire de Jacques Barrière. Il travailla alors à Caudéran puis à La Rochelle.
Gérard Blot devint interrégional des Jeunesses communistes à la fin de 1940, où il remplaça René Jullien arrêté. L’interrégion comprenait la Gironde, les Landes, les Basses-Pyrénées (Pyrénées-Atlantiques), la Charente et la Charente-Inférieure (Charente-Maritime).
Il constitua aussi des groupes de l’Organisation spéciale et entra dans la clandestinité après une première perquisition à son domicile le 27 juin 1941. Albert Ouzoulias prit contact avec lui en septembre 1941 et lui confia la responsabilité régionale des Bataillons de la jeunesse. Gérard Blot organisa plusieurs déraillements sur la ligne Bordeaux-Paris et la destruction de transformateurs sur la ligne Libourne-Périgueux ainsi que l’attentat contre la ligne à haute tension à Puilboreau en Charente le 30 avril 1942.Sa mère résistante FTP assurait les liaisons entre les groupes des trois départements et son frère Henri était engagé en Dordogne.
Gérard Blot fut arrêté entre le 7 juillet 1942 à Jonzac (Charente-Inférieure, Charente-Maritime) par la Sipo-SD. La résistance communiste de l’interrégion fut alors démantelée ; le responsable du parti, Armand Duvivier, qui venait d’arriver de Picardie et Marcelle Bastien furent aussi arrêtés. Un rapport du 14 septembre faisait état, au total, de vingt-quatre arrestations. Plusieurs autres responsables furent alors identifiés mais en fuite. Parmi eux, André Barrière, Yves Tasset et René Michel – ce dernier était interrégional.
Torturé, Gérard Blot ne parla pas et fut emprisonné au fort du Hâ. Il a été fusillé le 21 septembre 1942 au camp militaire de Souge, comme otage en représailles à l’attentat du cinéma Rex à Paris.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, BVIII dossier 3. – Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne, A2 47 A FTP Charentes. – André Ouzoulias, Les Bataillons de la jeunesse, Éd. Sociales, 1968, 495 pages (p. 187-188). – Souvenirs d’Armand Duvivier recueillis par Jean-Pierre Besse. – Comité du souvenir des fusillés de Souge, Les 256 de Souge, op. cit., p. 91. – Site des fusillés de Souge. – Les 78 de la SNCASO. Martyrs de l’aéronautique 1939-1945, Mérignac, 2017. — État civil.

Jean-Pierre Besse

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