Né le 28 octobre 1908 à Paris (VIe arr.), fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; chef du contentieux des chantiers de Penhoët (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) ; résistant gaulliste.

Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Tombe au cimetière militaire de la Chauvinière à Nantes
Fils de Jean Marie Labrousse, élève en pharmacie, et de Fortunée Joséphine Tonelli, sans profession, Philippe Labrousse perdit sa mère en 1927 et son père deux mois plus tard. Il fut recueilli par M. et Mme Georges Puex. Il commença des études de médecine en 1929 à Nantes (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) puis à Angers (Maine-et-Loire) mais il échoua et se tourna vers le droit et obtint sa licence en 1934. Après son service militaire accompli à Lorient (Morbihan), il se maria le 8 février 1936 à Paris (XVe arr.) avec Marie Camille Caspar et résida 27bis rue de la Havane à Saint-Nazaire (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique) où il était chef du contentieux des chantiers de Penhoët. Le couple eut un enfant. Étudiant le soir, Philippe Labrousse obtint deux diplômes d’études supérieures, ce qui était indispensable pour s’inscrire en doctorat ; il prépara alors une thèse sur La vie de Pierre Hévin, avocat au Parlement de Bretagne, que les circonstances de la guerre ne lui permirent pas de finir. Mais il était, disait-il, indifférent à la politique au point qu’il n’ouvrait pas les journaux. Il fut cependant hostile aux accords de Munich.
Sa cousine Jeanne Gelabert avait caché des armes récupérées lors de la débâcle ; avec son fiancé, l’avocat résistant gaulliste Max Veper, ils furent arrêtés en avril 1941, alors qu’elle hébergeait deux officiers anglais. Ils avaient été dénoncés par le collaborateur agent de l’Abwehr André Barrault, qui fut condamné à mort et exécuté le 18 décembre 1945. À l’issue d’un interrogatoire au Palais de justice de Nantes, Max Veper réussit à s’échapper, Philippe Labrousse l’aida à se cacher, fuite réussie après cinq jours dans un bateau sur l’Erdre. Dénoncé lui aussi par André Barrault, Philippe Labrousse fut arrêté le 12 avril 1941 à Saint-Nazaire par l’Abwehr. Accusé d’« action en faveur de l’ennemi , et aide à des prisonniers de guerre évadés » , et soupçonné d’avoir détenu des explosifs chez lui, il fut incarcéré à la prison des Rochettes à Nantes. Jugé très probablement par le tribunal militaire allemand de Nantes (tribunal de la Feldkommandantur 518) le 17 juillet 1941, il aurait été acquitté ou condamné à une peine de détention mais maintenu en détention par les autorités allemandes à l’expiration de sa peine. Transféré le 1er octobre 1941 au camp de prisonniers du fort de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis), il a été fusillé comme otage le 22 octobre 1941 au Mont-Valérien à 16 heures par un peloton de soldats allemands. Avec lui furent passés par les armes quatre autres otages : Marcel Hévin, Hubert Caldecott, André Ribourdouille et Victor Saunier. Ils faisaient partie des quarante-huit otages fusillés le 22 octobre 1941 à Châteaubriant (Loire-Inférieure, Loire-Atlantique), à Nantes et au Mont-Valérien, en représailles à l’attentat contre le lieutenant-colonel Karl Hotz, responsable des troupes d’occupation en Loire-Inférieure et abattu à Nantes par des résistants, le 20 octobre 1941.
Philippe Labrousse et et ses quatre compagnons ont été inhumés au cimetière parisien d’Ivry-sur-Seine (Seine, Val-de-Marne) division 39, ligne 4, puis transférés à Nantes le 7 juin 1945. Philippe Labrousse a été réinhumé dans le carré militaire du cimetière de La Chauvinière à Nantes.
La mention « Mort pour la France » lui a été attribuée par le ministère des Anciens Combattants le 22 mars 1948.
Son nom est inscrit à Nantes sur le monument commémoratif des 50 otages, sur la cloche du Mémorial de la France combattante au Mont-Valérien
Philippe Labrousse a envoyé une correspondance régulière à sa femme mais la dernière lettre parvenue n’est pas "une dernière lettre" avant la fusillade.
Il écrit : " Je suis maintenant à Romainville, dans un fort très spacieux et boisé, dans un régime de liberté surveillée. Sois bien courageuse ; il n’y a qu’à s’armer de patience et j’ai confiance en une solution rapide."
Voir Mont-Valérien, Suresnes (Hauts-de-Seine)
Sources

SOURCES : AVCC, Caen (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes. — A. Perrau-Charmantier, La Guerre en Bretagne. Récits et Portaits II, Aux Portes du large, Nantes, 1948, p. 237-246, avec photo. — Notes Annie Pennetier et de Claude Pennetier . — MémorialGenweb. — Jeanne Gelabert résistance 62.net. — Répertoire des fusillés du cimetière parisien d’Ivry communiqué par Edgar de Bortoli, 2021. — État civil.

Michel Thébault

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