Né le 1er avril 1922 à Divion (Pas-de-Calais), guillotiné par condamnation le 6 juillet 1943 à Cuincy (Nord) ; mineur ; membre des Jeunesses communistes ; résistant, membre de l’Organisation spéciale (OS).

Louis Caron
Louis Caron
Arch. Dép. Nord 1874 W 148 ( dossier 4651 ). ; Francis Calvet BiMOI
Avis de recherche, Lille, 30 mars 1943
Avis de recherche, Lille, 30 mars 1943
Fils de Victor Caron, houilleur, et de Philomène Deladiennée, ménagère, Louis Caron résidait à Divion. Il était frère d’Henri (fusillé) et de Raymond, ainsi que le neveu d’Augustin Caron (fusillé).
Il entra dans les Jeunesses communistes au mois de novembre 1941 avant d’être nommé responsable de la cellule locale. Il entra dans l’illégalité en 1942,et rejoignit un groupe FTP dans la région de Douai. Il participa à l’attaque d’un Soldatenheim, à plusieurs déraillements de train et à l’attentat contre le docteur Brun, représentant de Marcel Déat. Il était également accusé d’attaques de commissariats de police, de mairies, de boulangeries, de vols à main armée, ainsi qu’au meurtre de l’adjudant Siroen et du commissaire de police de Beuvry-lès-Béthune le 24 mars 1943.
Louis Caron fut arrêté le 18 avril 1943 à Masny (Nord) par la gendarmerie française et interné à Douai (Nord).
Condamné à mort par la Section spéciale de Douai le 16 juin 1943, Louis Caron a été guillotiné le 6 juillet 1943 à Cuincy à 5h27 avec Roger Crepinge.
La dignité, le dynamisme et le courage des deux jeunes condamnés avaient suscité la sympathie de leurs gardiens et un immense mouvement de solidarité de la part des autres détenus de Cuincy. Le jour de l’exécution des deux communistes, de chaque cellule de Cuincy, chaque détenu écrivit à sa famille une lettre mortuaire : plusieurs centaines d’exemplaires de la même lettre furent ainsi diffusés. La nouvelle de la double exécution parvint à Londres qui la répercuta par les ondes.
Son nom est inscrit sur la plaque commémorative 1939-1945 de Divion.
Dernière lettre à sa famille :
« Je vous écrit ces quelques mots dans les derniers moments de mon existence. On vient de venir me chercher pour partir à la guillotine. Mais sachez que je vais mourir dans quelques instants avec le même courage qui m’a animé depuis ma condamnation. Je vous demande à tous d’avoir du courage et de la volonté. »
 
Il écrivit aux camarades de son parti : « Sachez camarades que cela n’abaissera pas mon courage ni ma foi dans la victoire finale. Je vais mourir victime du devoir et aussi de la clique de Vichy. C’est pourquoi je demande à tous les camarades, qui en ont la possibilité, de lutter sans merci et sans pitié contre l’ennemi commun, le fascisme international, contre les collaborateurs au service de l’Allemagne, affameurs du peuple français. »
 
Ces deux lettres sont sorties par des contacts avec l’extérieur, sans passer par l’administration allemande.
Sources

SOURCES : Notes Thomas Pouty et Laurent Thiery.— SHD Vincennes, GR 16 P 107701. — Arch. Dép. Nord, 1874 W 147 dossier 4638 (Francis Calvet). — MemorialGenweb. — État civil.

Delphine Leneveu

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