Né le 24 août 1926 à Brest (Finistère), fusillé le 20 mai 1944 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; étudiant ; résistant.

Guy Le Goff
Guy Le Goff
Fils de représentant de commerce, Guy Le Goff était membre du réseau Libération, Défense de la France. Il participa notamment à un coup de main à la mairie de Brest où des listes d’ouvriers requis pour aller travailler au titre du Service du travail obligatoire furent détruites. Il fut arrêté le 9 mars 1944 dans sa ville natale par la police de sécurité et du renseignement de la SS (Sipo-SD). Il détenait des armes. Guy Le Goff fut incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle de Brest, puis à la prison Saint-Charles de Quimper.
Transféré à la prison de Fresnes, il comparut le 10 mai 1944 devant le tribunal du Gross Paris qui siégeait rue Boissy-d’Anglas (VIIIe arr.) et fut condamné à mort pour « détention d’armes ». Il fut passé par les armes le 20 mai 1944 à 11 h 48 en compagnie de Paul Kervella, un autre résistant du réseau Libération, Défense de la France. Guy Le goff avait 17 ans et demi.
Caporal-chef FFI à titre posthume, Guy Le Goff reçut la mention « Mort pour la France » le 11 avril 1946.
Fresnes, le 20 mai 1944
Ma chère Maman,
Quand tu recevras cette lettre, je serai arrivé près de Papa qui m’attend là-haut, je vais également revoir Marraine et tous nos chers disparus. Elève toujours Noël dans le droit chemin et plus tard quand il sera grand qu’il donne à ses enfants mon prénom. Pardonne-moi tout le mal que j’ai pu te faire jusqu’à maintenant Maman chérie. Je demande à ce tu fasses trois messes, une à St-Michel, une à Kerbonne, une à Plourin. Remercie également Mme Paubet et son mari, Mme Marie et son mari et dis-leur que je suis mort en vrai breton, en vrai Français. Vous pouvez tous porter la tête haute, car je serai digne de mon père, je ne sais pas où je serai fusillé, mais cela a peu d’importance, telles sont mes dernières volontés ; toute la part de mon héritage reviendra à Noël, sauf 3.000 Fr qui seront versées aux trois paroisses que j’ai désignées. TU iras annoncer ma mort au Camping-club - Ecole laïque - Place Guérin à Brest. Il est 8 heures et je vais partir à 11 heures. Je ne veux pas qu’on porte le deuil de moi. Tu mettras une plaque comme pour Papa. Si vous me retrouvez mettez-moi dans la caveau de Papa. Donc suivez mes conseils comme je vous la demande. Ne faites rien qui puisse vous attirer des ennuis. Je ne regrette qu’une chose, c’est de ne pas pouvoir vous embrasser une dernière fois, mais j’embrasse la lettre. Encore une fois Maman chérie, pardonne-moi tout le mal que j’ai fait, je regrette pour ce que j’ai pu te faire. Si tu viens avec le colis remets-le au Prisonnier de la cellule 476 2e division- Fresnes.
Je vous embrasse tous pour la dernière fois et vous envoie mon dernier baiser, à toi Tantine et toute votre famille. Ton grand fils qui t’aime et qui désormais veillera sur vous.
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, Boîte 5 / B VIII 5, Liste S 1744-350/44 (Notes Thomas Pouty). – Site Internet Mémoire des Hommes.— Georges-Michel Thomas et Alain Le Grand, Le Finistère dans la Guerre (1939-1945), t. 1 : L’Occupation, p.412 (dernière lettre).

Daniel Grason

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