Né le 21 mai 1907 à Martigues (Bouches-du-Rhône), exécuté sommairement le 13 juin 1944 au Fenouillet, commune de la Roque-d’Anthéron (Bouches-du-Rhône) ; instituteur ; FFI résistant de l’organisation universitaire des Mouvements unis de Résistance - Mouvement de libération nationale (OU MUR MLN) et de l’Armée secrète.

Avenue Paul Di Lorto à Martigues (photo de Renaud P-A, mai 2021)
Paul Di Lorto, élève de l’École normale d’instituteurs d’Aix-en-Provence (Bouches-du- Rhône), de 1923 à 1926, obtint, en 1933, une licence ès sciences à la faculté de Marseille. Professeur de mathématiques au cours complémentaire de l’école de l’Île à Martigues, marié sans enfant, il habitait dans cette ville, boulevard Maurand.
Engagé dans la Résistance en 1943, Paul Di Lorto fit partie du petit groupe de l’OU MUR-MLN dirigé, à Martigues, par un autre instituteur, Robert Daugey. D’après le numéro 1 de Combat universitaire, organe de l’OU MUR-MLN, paru en février 1945, Paul Di Lorto, assurait la liaison avec des communes proches de Martigues, s’occupait de faux-papiers et conduisait les réfractaires au maquis, via Istres (Bouches-du-Rhône). Il fut désigné, dans le rapport Catilina, établi par la SIPO-SD (la « Gestapo »), sous le n°8, comme « membre des FFI ».
Paul Di Lorto participa, comme ses camarades, à la réunion organisé par Robert Daugey à son domicile 1, rue Hoche à Martigues, avant le départ au maquis, le 8 juin 1944. Comme eux, il fut interpellé à cette occasion par la Gestapo, incarcéré et interrogé à Marseille, et, le 13 juin, conduit à la clairière du Fenouillet et fusillé. Les corps des résistants furent enterrés dans une fosse commune creusée par les habitants du village.
Le 17 octobre 1944, la presse régionale annonça que l’on venait de découvrir le destin tragique et le lieu d’exécution des huit résistants des Martigues, dont les familles étaient à la recherche depuis la Libération. Mais ce n’est que le 19 octobre que leurs dépouilles furent exhumées et identifiées. Paul Di Lorto fut inhumé définitivement au cimetière Saint-Joseph de Martigues, comme ses camarades originaires de cette ville, au cours d’obsèques solennelles, en présence d’une foule nombreuse, le 21 octobre 1944.
Paul Di Lorto a obtenu les mentions « Mort pour la France » et « Interné résistant ». Homologué sous-lieutenant à titre posthume, il fut décoré de la Médaille de la Résistance et de la Croix de Guerre.
Son nom figure sur la stèle érigée dans la clairière du Fenouillet, sur le mémorial du maquis de Sainte-Anne à Lambesc et sur la plaque commémorative de l’ancienne École normale d’Aix-en-Provence. À Martigues, le nom de Paul Di Lorto a été donné à une avenue, une traverse, un gymnase et à deux écoles, primaire et maternelle.
Voir La Chaîne des Côtes et ses environs, Lambesc, Charleval, La
Roque-d’Anthéron, Le Fenouillet (Bouches-du-Rhône), 11 -
13 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen, 21P 626297. — Arch. Nationales, 72 AJ 104, AIII 7 bis, le Kommandeur de la SIPO et du SD de Marseille, « Rapport final […] Affaire Catilina », Marseille, 6 juillet 1944, signé Dunker, SS Scharführer. — Arch. Dep. des Bouches-du-Rhône, 76 W 129, messages téléphonés de la gendarmerie des Bouches-du-Rhône au préfet délégué, 12 et 13 juin 1944 ; rapport téléphonique du sous-préfet d’Aix, 13 juin 1944 ; liste des personnes tuées au cours des opérations allemandes effectuées dans le secteur Lambesc-Charleval, La Roque-d’Anthéron, les 12 et 13 juin 1944 ; rapport de la brigade de gendarmerie de Lambesc, 19 juin 1944. — Combat universitaire, n°1, février 1945. — La Marseillaise, 17 octobre 1944. — Le Provençal, 13 juin 1945. — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation, Martigues, 1939-1945, Martigues, Centre de développement artistique et culturel, 1996. — Madeleine Baudoin, « Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine », thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1978. — Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi rouge, ombres et lumières, tome 3, Syllepse, 2011. — Cimetière Saint-Joseph (Martigues). — Notes de Renaud Poulain-Argiolas.

Robert Mencherini

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