Né le 2 février 1920 à La Seyne (Var), exécuté sommairement, le 13 juin 1944, au Fenouillet, commune de la Roque-d’Anthéron (Bouches-du-Rhône) ; enseigne de vaisseau ; FFI, résistant en lien avec les Mouvements unis de Résistance - Mouvement de libération nationale (MUR MLN) et l’armée secrète (AS).

Fils de Jacques Richard et de son épouse Éliane, née Padie, Georges Richard fut arrêté, par les services allemands, le 7 juin 1944, à Martigues, au domicile d’Aldéric Chave. Emmené à Marseille, il fut interrogé au siège de la SIPO-SD (la « Gestapo »), 425 rue Paradis. Ces services le domicilièrent alors au château de Rânes, au nord d’Alençon (Orne), qui appartenait à sa famille. Georges Richard aurait reconnu, au cours de l’interrogatoire, d’une part, être chargé d’empêcher les Allemands de couler un certain nombre de navires lors de leur retraite et, d’autre part, avoir repéré, avec Chave, les dépôts d’explosifs allemands à faire sauter le jour du débarquement. Le rapport de la SIPO-SD qui établit le bilan de la répression de juin 1944 (« rapport Catilina ») le qualifie, sous le numéro 3, de « délégué régional pour les questions marines de la Résistance ».
Georges Richard fut fusillé par les Allemands, le 13 juin 1944, dans la clairière du Fenouillet, près de la Roque d’Anthéron, avec vingt-sept autres résistants, dont ceux arrêtés à Martigues. Leurs corps furent enterrés dans une fosse commune creusée par les habitants du village.
Le 17 octobre 1944, la presse régionale annonça que l’on venait de découvrir le destin tragique et le lieu d’exécution de huit résistants des Martigues, dont les familles étaient à la recherche depuis la Libération. Le 19 octobre, leurs dépouilles furent exhumées et identifiées. Mais il fallut plus de temps pour que celles des autres résistants fusillés avec eux le soient. Le corps de Georges Richard ne fut retrouvé que le 8 novembre 1944 et transféré à Marseille. Le jeudi 10 novembre à 10 heures du matin, eurent lieu, au cimetière Saint-Pierre, en présence des autorités, des organisations de résistance et d’une foule nombreuse, les obsèques solennelles de dix victimes du Fenouillet dont le major Georges Flandre alias Montcalm, Georges Richard, André Gérard et sept victimes encore non identifiées.
Georges Richard a obtenu la mention « Mort pour la France ». Son nom figure sur le mémorial érigé dans la clairière du Fenouillet et sur le monument aux morts de Rânes.
Voir La Chaîne des Côtes et ses environs, Lambesc, Charleval, La
Roque-d’Anthéron, Le Fenouillet (Bouches-du-Rhône), 11 -
13 juin 1944
Sources

SOURCES : AVCC Caen, 21P. — Arch. nationales, 72 AJ 104, AIII 7 bis, le Kommandeur de la SIPO et du SD de Marseille, « Rapport final […] Affaire Catilina », Marseille, 6 juillet 1944, signé Dunker, SS Scharführer. — La Marseillaise , 17 octobre 1944. — Le Provençal , 10 novembre 1944. — Jacky Rabatel, Une ville du Midi sous l’Occupation, Martigues, 1939-1945, Martigues, Centre de développement artistique et culturel, 1996. — Madeleine Baudoin, « Témoins de la Résistance en R2, intérêt du témoignage en histoire contemporaine », thèse de doctorat d’État, Université de Provence, 1977. — Robert Mencherini, Résistance et Occupation (1940-1944). Midi rouge, ombres et lumières, tome 3, Syllepse, 2011.

Robert Mencherini

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