Né le 15 août 1889 à Tonneins (Lot-et-Garonne), fusillé comme otage le 2 octobre 1943 au Mont-Valérien, commune de Suresnes (Seine, Hauts-de-Seine) ; serrurier à la SNCF ; militant communiste.

Graffiti de la Chapelle des Fusillés au Mont-Valérien.
ONACVG Mont-Valérien
Roland Richon, marié à Anne née Riffaud, père d’un enfant, Jean, vivait à Bègles (Gironde) et travaillait comme serrurier à la SNCF. Membre du Parti communiste, il diffusa la propagande de l’organisation, hébergea chez lui des militants passés dans l’illégalité. Le 29 août 1942, la police française de la Section des affaires politiques (SAP) l’arrêta ainsi que sa femme. Incarcéré au fort du Hâ (Gironde), il fut transféré le 29 novembre 1942 au camp de Romainville (Seine, Seine-Saint-Denis).
Le 28 septembre 1943, vers 9 h 20, une équipe spéciale des Francs-tireurs et partisans-Main-d’œuvre immigrée (FTP-MOI) parisiens, composée de Marcel Rajman, Celestino Alfonso et Leo Kneler, était rue Pétrarque (XVIe arr.). Julius Ritter, général SS, responsable de l’envoi des jeunes Français pour le Service du travail obligatoire (STO), sortit de son domicile en automobile. Celestino Alfonso tira, Julius Ritter tenta de sortir par l’autre porte, Marcel Rajman tira à trois reprises.
Sous le titre « Les représailles contre les actes terroristes », le quotidien collaborationniste Le Matin publia un très bref communiqué : « Les attentats et les actes de sabotage se sont multipliés en France ces derniers temps. Pour cette raison 50 terroristes, convaincus d’avoir participé à des actes de sabotage et de terrorisme, ont été fusillés le 2 octobre 1943 sur l’ordre du Höherer SS und Polizeiführer. »
Cinquante otages furent passés par les armes au Mont-Valérien le 2 octobre 1943, dont Roland Richon. Son corps fut incinéré au Père-Lachaise (Paris, XXe arr.), puis inhumé au carré militaire du cimetière communal de Saint-Ouen (Seine, Seine-Saint-Denis).
Son nom figure sur le mémorial des fusillés et déportés de Bègles.
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par décision du ministère des Anciens Combattants en date du 13 janvier 1946.


Il était le père de Jean Richon, le commandant Jeannot, entra tout jeune dans la résistance, après l’arrestation de ses parents. Son père a été fusillé par les Allemands. Sa mère, déportée, n’est jamais revenue des camps de concentrations nazies. Une rue de Bègles (Gironde), porte leur nom. Le fils se révéla un chef efficace, en particulier dans les Hautes-Pyrénées, à la tête de son maquis FTPF. Il combattit ensuite avec le régiment de Bigorre, dans la poche de Royan. (Note de Célestin Vicente, Tarbes, 12 février 1994).
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, Otage B VIII dossier 6 (Notes Thomas Pouty). — Pas de dossier au SHD Vincennes. Serge Klarsfeld, Le livre des otages, op. cit.Le Matin, 4 octobre 1943. — Site Internet Mémoire des Hommes. — Mémorial GenWeb.

Daniel Grason

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