Né le 7 juillet 1925 à Roubaix (Nord), fusillé le 30 juin 1944 à Condé-sur-Sarthe (Orne) ; aide-comptable ; résistant au sein de l’Armée secrète (AS).

Roger Lepoutre était originellement domicilié à Paris. En 1944, cherchant à fuir la capitale, il rejoignit un petit groupe de maquisards affiliés à l’Armée secrète qui avait établi son campement à Courcerault (Orne), dans une bouverie isolée et inhabitée. Le maquis était pour l’essentiel composé de jeunes réfractaires au Service du travail obligatoire (STO) et de jeunes résistants venant de la capitale. Dans l’attente des opérations liées au futur débarquement des forces alliées en France, le groupe s’était constitué un petit stock d’armes et de munitions ainsi qu’un dépôt de matériel de sabotage. Il n’eut malheureusement pas l’occasion de passer à l’action et de voir ces opérations se déclencher.
En effet, à la fin du mois de mai 1944, un membre du groupe, Jean Richard, demanda à un jeune homme travaillant pour l’entreprise de son père, Eugène Duru, de bien vouloir l’aider à transporter des containers d’armement jusqu’au maquis. Jean Richard ignorait malheureusement que Duru était un ami proche de Bernard Jardin, le chef des auxiliaires français de la Gestapo de l’Orne.
Le 4 juin 1944 Jardin et Duru se rendirent à Mortagne-au-Perche (Orne) et rencontrèrent, dans un restaurant, Jean Richard accompagné de plusieurs de ses camarades maquisards. Au cours de la soirée, Jardin s’éclipsa et téléphona à Alençon, au siège de la Sipo-SD, réclamant l’envoi d’une troupe et de plusieurs agents.
À minuit l’opération débuta par l’arrestation de plusieurs résistants à leur domicile puis la troupe se dirigea vers le maquis. Surpris, les résistants n’eurent pas le temps de se défendre. Douze personnes furent capturées, internées à la prison de Mortagne-au-Perche puis à celle d’Alençon et rapidement déférées devant le tribunal militaire de la Feldkommandantur 916 d’Alençon. Elles furent condamnées à mort le 30 juin 1944 et passées par les armes le jour même à Condé-sur-Sarthe, à la carrière de la Galochère. Roger Lepoutre était l’un de ces hommes.
Leurs dépouilles ont été ramenées le 30 août 1944 à Mortagne-au-Perche et reposent aujourd’hui dans un caveau unique placé sous le monument élevé par leurs camarades de la Résistance. Les noms des suppliciés figurent sur le monument érigé à la clairière de la Galochère, inauguré le 5 août 1945.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen, Liste S 1744, dossier statut, dossier « Mort pour la France ». – Arch. Dép. Calvados, 996W41 : réquisition contre Eugène Duru, Cour de justice de l’Orne. – « La Résistance dans l’Orne » CDrom AERI. – Thomas Pouty, La répression franco-allemande dans le département de l’Orne, 1940-1944, mémoire de maîtrise, Université de Caen, 2001.

Thomas Pouty

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