Né le 14 février 1924 à Châlons-sur-Marne (Châlons-en-Champagne, Marne), exécuté sommairement le 6 septembre 1943 à Cessey-sur-Tille (Côte d’Or) ; cordonnier ; résistant ; FTPF-FFI.

À Cessey-sur-Tille
À Cessey-sur-Tille
40, rue d'Alsace-Lorraine à Reims
40, rue d’Alsace-Lorraine à Reims
Sur le monument aux martyrs de la Résistance</br> à Reims
Sur le monument aux martyrs de la Résistance
à Reims
SOURCE :
Photos Jean-Pierre et Jocelyne Husson
Michel Latarche était le fils de René Émile Latarche, employé au chemin de fer, décoré de la Croix de guerre, et de Thérèse Célestine Joséphine Maillard, sans profession. Célibataire, il était domicilié à Reims (Marne), où il exerçait la profession de cordonnier.

Il s’engagea dans la Résistance en Côte-d’Or comme Camille Lafosse de Magenta (Marne). Il appartenait à la compagnie Duguesclin du Groupe 313 des Francs-tireurs et partisans français (FTPF) commandé par Charles Profit, qui avait installé au printemps ou à l’été 1943 un maquis dans les bois près de la ferme de Lochère dont le propriétaire Louis Forest aidait le maquis. Le groupe comprenait 26 hommes.
Ce maquis a été attaqué le 6 septembre 1943 à l’aube. Des camions de la Wehrmacht et de la police allemande Sipo-SD encerclèrent la ferme, peut-être à la suite d’une trahison d’un faux résistant qui se faisait passer pour un Alsacien. L’existence du maquis était connue dans le secteur car son chef Charles Profit ne prenait pas beaucoup de précautions et il avait sans doute été repéré par des agents de la Gestapo.

Les maquisards se dispersèrent à travers bois et une partie d’entre eux réussit à traverser la Tille. Six autres décrochèrent avec leurs armes et se retranchèrent dans le cimetière de Cessey-sur-Tille. Le combat fut inégal mais les Allemands essuyèrent des pertes, 15 morts dont un officier selon le Service historique de l’armée. Un des maquisards Baptiste Alibert réussit à se cacher derrière les tombes puis il sauta le mur du cimetière et gagna Labergement-Foigney, une commune proche. À court de munitions, les cinq autres maquisards durent se rendre et furent abattus d’une balle dans la tête sur le bord de la route de Chambeire (Côte-d’Or). Il s’agissait de Michel Latarche, Robert Becu, Marcel Caspard, Maurice Henry et Louis Ponsot. Le fermier Louis Forest qui s’était caché dans un fossé fut découvert et mortellement blessé. Emmené à l’hôpital de Dijon, il y succomba à son arrivée. Après avoir abattu les cinq maquisards, les troupes allemandes menacèrent de mettre le feu au village. Elles interdirent toute cérémonie, brûlèrent les papiers et les effets des victimes afin d’empêcher leur identification. Toutefois, le Père Godot, responsable du secteur, vint bénir les corps et une messe fut dite sur le lieu du massacre. À l’initiative du maire de Cessey-sur-Tille, les cinq combattants furent mis en bière et inhumés dans une tombe collective avec Georges Zominy, fusillé à Dijon (Côte-d’Or) et originaire du pays.

Quinze autres maquisards faits prisonniers furent condamnés à mort le 11 novembre 1943 par le tribunal militaire allemand (FK 669) à Dijon, et fusillés le 22 novembre 1943 à Dijon, au stand de tir de Montmuzard.
Voir les notices de Georges Boulet et de Charles Profit

Sur l’acte de décès numéro 5, dressé le 6 septembre 1943 à l’état civil de Cessey-sur-Tille sur la déclaration de Lucienne Coché, épouse Boniard, institutrice, on peut lire : « Le 6 septembre 1943, douze heures, nous avons constaté le décès d’un individu de sexe masculin, dont l’identité n’a pu être établie et dont la mort paraissait remonter à quelques heures. Le signalement est le suivant, vingt-cinq ans environ, taille 1m70, cheveux châtain clair, yeux bleus, mains très soignées aux ongles, veston de lainage beige, chemise kaki, pantalon brun à rayures, comme ceinture une courroie, chaussettes grises, pas de chaussures. Il portait à l’annulaire gauche une chevalière en argent. ».
Cet acte de décès a été rectifié par un jugement du tribunal civil de première instance de Dijon (Côte-d’Or) en date du 10 avril 1945, transcrit à l’état civil de Cessey-sur-Tille le 31 mai 1945, qui « dit que le défunt dont le signalement est décrit dans cet acte est en réalité Michel René Eugène Latarche ».

Michel Latarche a été reconnu « Mort pour la France » le 29 décembre 1945 et a été homologué FFI avec le grade de sergent. Le titre de Combattant volontaire de la Résistance (CVR) lui a été décerné à titre posthume, ainsi que la Médaille de la Résistance par décret du 23 juillet 1965 publié au JO du 14 août 1965. La Médaille militaire et la Croix de guerre 1939-1945 lui ont été attribuées.

À Reims dans la Marne, une plaque commémorative a été apposée en 1947 par la municipalité à son domicile 40, rue d’Alsace-Lorraine, et son nom est inscrit sur le Monument aux martyrs de la Résistance et de la Déportation.
En Côte d’Or, son nom est également gravé sur le monument commémoratif de Cessey-sur-Tille élevé « À ceux du Maquis de Cessey-sur-Tille victimes du combat de 6 septembre 1943 ».
Sources

SOURCES : AVCC, Caen, AC 21 P 67 324. – SHD, Vincennes, GR 16 P 340935.– ONACVG-SD 51, dossier CVR. – Gilles Hennequin Résistance en Côte-d’Or tome 1, page 93/94, Dijon 1985 ». – Cessey-sur-Tille : la Résistance anéantie, article du 16 août 2013 dans journal Le Bien Public. – Jean-Pierre et Jocelyne Husson, La Résistance dans la Marne, dvd-rom, AERI-Département de la Fondation de la Résistance et CRDP de Champagne-Ardenne, Reims, 2013. – Mémorial GenWeb. – État civil, Châlons-en-Champagne (acte de naissance) ; Cessey-sur-Tille (acte de décès).

Jean-Pierre Husson, Jocelyne Husson, Annie Pennetier, Jean-Louis Ponnavoy

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