Né le 10 octobre 1918 à Paris (XIIIe arr.), exécuté sommairement le 6 septembre 1943 à Cessey-sur-Tille (Côte d’Or) ; résistant FTP du maquis Charles Profit.

Robert Becu était le fils d’Ambroise, homme de peine, âgé de 49 ans et d’Adélaïde Fidéline Damette, journalière, âgée de 47 ans. Il était célibataire.
Il entra dans la Résistance aux Francs-tireurs et partisans (FTP), Groupe 313 de Charles Profit, compagnie Duguesclin, qui avait installé au printemps ou à l’été 1943 un maquis dans les bois près de la ferme de Lochère dont le propriétaire Louis Forest aidait le maquis. Le groupe comprenait 26 hommes.
Le 6 septembre 1943 à l’aube, des camions de la Wehrmacht et de la police allemande, la Sipo-SD, encerclèrent la ferme pour « menées terroristes ». Cette attaque survint à la suite d’une dénonciation. Les maquisards se dispersèrent à travers bois et une partie d’entre eux réussit à traverser la Tille. Six autres décrochèrent avec leurs armes et se retranchèrent dans le cimetière de Cessey-sur-Tille. Le combat fut inégal mais les allemands essuyèrent des pertes, 15 morts dont un officier selon le Service historique de l’armée. Un des maquisards Baptiste Alibert réussit à se cacher derrière les tombes puis il sauta le mur du cimetière et gagna Labergement-Foigney, une commune proche. À court de munitions les cinq autres maquisards durent se rendre et furent abattus d’une balle dans la tête sur le bord de la route de Chambeire (Côte-d’Or). Il s’agissait de Robert Becu, Maurice Henry, Marcel Caspard, Michel Latarche et Louis Ponsot. Le fermier Louis Forest qui s’était caché dans un fossé fut découvert et mortellement blessé. Emmené à l’hôpital de Dijon, il y succomba à son arrivée. Après avoir abattu les 5 maquisards, les troupes allemandes menacèrent de mettre le feu au village. Elles interdirent toute cérémonie, brûlèrent les papiers et les effets des victimes afin d’empêcher leur identification. Toutefois, le Père Godot, responsable du secteur, vint bénir les corps et une messe fut dite sur le lieu du massacre. À l’initiative du maire de Cessey-sur-Tille, les cinq combattants furent mis en bière et inhumés dans une tombe collective avec Georges Zominy, fusillé à Dijon (Côte-d’Or) et originaire du pays.
L’acte de décès établi le jour même comme étant celui « d’un individu du sexe masculin dont l’identité n’a pu être établie » et ne comportant pas en mention marginale contrairement à ceux de ses 4 camarades un extrait de jugement du tribunal l’identifiant donne le signalement suivant : « vingt cinq ans environ, taille un mètre quatre-vingt, des cheveux châtain clair, le nez fortement busqué, des mains très fines, vêtu d’un tricot blanc, d’une chemise kaki neuve, d’un beau pantalon gris, genre golf en lainage, des chaussettes de coton gris, des brodequins militaires, pointure quarante trois. Il a été trouvé sur lui un petit canif blanc ».
Quinze autres maquisards capturés les jours suivants furent condamnés à mort le 11 novembre 1943 par le tribunal militaire allemand (FK 669) à Dijon, et fusillés le 22 novembre 1943 à Dijon, au stand de tir de Montmuzard, Voir Georges Boulet et Charles Profit,
Robert Bécu est inhumé dans une tombe collective au cimetière communal, à Cessey-sur-Tille (Côte-d’Or).
Il obtint la mention "Mort pour la France" transcrite à Paris (Ier arr.) le 7 juin 1948 ainsi que la Légion d’honneur et la Croix de guerre 1939-1945 à titre posthume.
Son nom figure sur le monument commémoratif érigé devant le cimetière, à Cessey-sur-Tille.
Sources

SOURCES : Gilles Hennequin Résistance en Côte-d’Or tome 1, page 93/94, Dijon 1985.— Cessey-sur-Tille : la Résistance anéantie, article du 16 août 2013 dans journal Le Bien Public.—Mémorial GenWeb.— État civil.

Annie Pennetier, Jean-Louis Ponnavoy

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