Né le 23 janvier 1914 à Mazères-sur-Salat ( Haute-Garonne), mort en action le 10 juin 1944 à Mazères-sur-Salat ; ouvrier papetier à Mazères-sur-Salat ; résistant du Corps franc Pommiès (CFP) de l’Organisation de Résistance de l’Armée (ORA).

Raoul Barthe
Raoul Barthe
Fichier de l’Association des familles de fusillés, Musée de la résistance nationale
Raoul Barthe demeurait dans son village natal du Comminges, à proximité de l’Ariège. Ouvrier papetier, il travaillait à la papeterie Lacroix de Mazères. Il était marié. Sa femme, Esther, enceinte lorsqu’il fut abattu, accoucha d’une fille posthume, Marguerite.
Résistant, il était incorporé dans une compagnie du bataillon Clemenceau du CFP (ORA). C’était un ami intime de Luigi Pavan bottier à Salies-de-Salat. Il fut le parrain de sa fille Marie-France née en 1940. Invité à un repas chez les Pavan, il assista à une tentative d’assassinat de son hôte, au début de 1944. Cette tentative était le fait d’éléments des FTPF du maquis de Betchat (Ariège) qui étaient convaincus de l’appartenance de Pavan à la Milice.
Le 10 juin 1944, le 3e bataillon du régiment de grenadiers blindés Deutschland de la 2 SS Panzerdivision Das Reich dont plusieurs compagnies étaient cantonnées au sud de Toulouse, à Venerque, Le Vernet, Lagardelle-sur-Lèze, Miremont (détachement commandé par le lieutenant Anton Philipp), commença une opération de « nettoyage » des maquis du piémont pyrénéen du Couserans (Ariège), du Comminges (Haute-Garonne) et de la Bigorre (Hautes-Pyrénées). Les diverses compagnies massacrèrent des civils dans divers villages du Comminges (Haute-Garonne) comme Marsoulas (vingt-sept civils massacrés) ou du Couserans (Ariège) comme Betchat. Il accrochèrent des maquisards (FTPF de l’Ariège) qui eurent plusieurs morts au combat. Les différentes compagnies de la colonne, regroupées, pénétrèrent ensuite dans le village de Mazères-sur-Salat.
Raoul Barthe fut réveillé par son père. Il s’habilla précipitamment et tenta avec un résistant de la même formation, Louis Amouroux, ouvrier de son usine, de gagner la campagne voisine. Tous deux furent abattus alors que Barthe se trouvait au chemin Latéral.. Six autres habitants, civils ou résistants, de Mazères furent abattus ou exécutés sommairement par des soldats de la colonne. Raoul Barthe obtint la mention Mort pour la France et fut homologué FFI.
Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Mazères-sur-Salat et à Castelnau-Magnoac (Hautes-Pyrénées) sur le Mémorial du CFP.
Voir Mazères (Haute-Garonne), Mazères-sur-Salat en 1958, 10 juin 1944
Sources

SOURCES : Service historique de la Défense, Caen AVCC, AC 21 P 14781 et Vincennes GR 16 P 35691. — Fichier de l’Association des familles de fusillés, Musée de la résistance nationale. — José Cubero, La résistance à Toulouse et dans la région R4, Bordeaux, Éditions Sud-Ouest, 415 p. [pp. 268-269].— Guy Penaud, La "Das Reich" 2e SS Panzer Division, préface d’Yves Guéna, introduction de Roger Ranoux, Périgueux, La Lauze, 2e édition, 2005, 558 p. [pp. 383-384, p. 521]. — Henri Soum, Ceux de Balesta,, Toulouse, Signes du Monde, 1995, 341 p. [p. 102]. — Bien vivre à Mazères-sur-Salat, bulletin municipal, juillet 2015, p. 5 ; juillet 2019, p. 5.. — MémorialGenWeb. — Mémoire des Hommes.

André Balent, Claude Pennetier, Dominique Tantin

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