Né le 26 mai 1916 à Poltava ( Empire russe, puis Pologne, Reich allemand, URSS, aujourd’hui Ukraine), exécuté sommairement le 21 juillet 1944 à Seyssinet-Pariset (Isère) ; résistant FTP-MOI, homologué commandant des Forces françaises de l’Intérieur.

Nicolas AIZEMBERG
Nicolas AIZEMBERG
Photo : Pierre Bourgeat, Souvenir Français
Juif polonais, Nicolas Aizemberg était le fils unique d’Aaron, propriétaire d’usine, et de Chana, son épouse.
Dans les années 1930, il fut arrêté et emprisonné pour avoir diffusé de la propagande communiste. Son père réussit à le faire sortir de prison et l’envoya faire des études de médecine à Genève (Suisse).
En 1937, il s’engagea dans les brigades internationales et combattit en Espagne.
Il s’installa par la suite en région parisienne et milita au sein de la MOI.
Il vécut par la suite à Marseille (Bouches-du-Rhône) où, fin 1942 ou début 1943, il intégra les FTP-MOI.
Dans le courant de l’année 1943, il fut envoyé à Lyon (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon) et rejoignit les rangs du bataillon Carmagnole de FTP-MOI.
Considéré comme un combattant expérimenté, il fut nommé fin 1943 à la tête du bataillon Liberté de FTP-MOI de Grenoble (Isère).
Il était assisté dans cette tâche par Bernard Szwarcbart, rencontré quelques années plus tôt.
Tous deux résidaient à Grenoble, 7 rue Arago, avec la femme et le fils de Bernard Szwarcbart.
Nicolas Aizemberg et Bernard Szwarcbart furent arrêtés le 11 juillet 1944 passage du Rondeau à Grenoble, alors qu’ils revenaient d’une réunion avec le responsable départemental de l’Armée secrète.
Le soir du 21 juillet 1944, un groupe de dix prisonniers dont faisaient partie Nicolas Aizemberg et Bernard Szwarcbart fut extrait de la prison installée dans la caserne de Bonne à Grenoble, emmené au lieu-dit "Le Désert de l’Écureuil" sur la commune de Seyssinet-Pariset et sommairement exécuté par des membres de la Sipo-SD accompagnés de membres des JEN (Jeunes de l’Europe nouvelle).
Le 22 juillet, sur l’indication de membres des JEN, les corps criblés de balles de pistolet mitrailleur furent trouvés par le maire de Seyssinet-Pariset et des habitants de la commune et enterrés au cimetière communal.
Enterré anonymement, Nicolas Aizemberg fut identifié le 11 septembre 1944 par une voisine, Monique Laurent, après la parution dans la presse locale de la description des victimes et grâce à la photographie prise subrepticement avant l’inhumation.
Il obtint la mention « Mort pour la France » et fut décoré de la médaille de la Résistance à titre posthume.
La proposition du lieutenant-colonel Le Ray, commandant la 7e demi-brigade de chasseurs alpins, pour une citation à l’ordre de l’Armée est révélatrice de son implication : " Vieux résistant, organisa de nombreux groupes de combat. Prit part à plusieurs actes de sabotage où il fut toujours à la tête des ses hommes...".
Cette citation était accompagnée de la Croix de guerre avec palme.
Il fut par la suite enterré au cimetière du Grand Sablon à La Tronche (Isère).
Sa tombe a aujourd’hui disparu.
Son nom figure sur une stèle dans le carré juif du cimetière du Grand-Sablon à La-Tronche sur le monument commémoratif aux dix patriotes fusillés à Seyssinet-Pariset, route départementale 106b et sur le monument commémoratif au Bataillon F.T.P-M.O.I. Carmagnole-Liberté, place Sublet à Vénissieux (Métropole de Lyon), orthographié Aizenberg, prénom Luc.
Le mémorial de la Shoah à Paris et le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël) le recensent parmi les victimes de la Shoah.


Voir : Seyssinet-Pariset


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. Dép. Isère, recherches de Jacques Loiseau, transmises par Gil Emprin — Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 406, 413 et 635 — SHD Vincennes, GR 19 P 38/22 ; GR 16P 5392 — AVCC Caen 21 P 4164 (à consulter) — Pierre Bourgeat, Parcours des 10 fusillés le 21 juillet 1944 à Seyssinet-Pariset, plaquette éditée à l’initiative de la commune de Seyssinet-Pariset, juillet 2021 — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb — Mémorial de la Shoah — Mémorial de Yad Vashem — Geneanet — Notes d’Isabelle Nicoladzé.

Jean-Luc Marquer, Claude Pennetier

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