Né le 17 décembre 1915 à Kalisz (Empire russe, aujourd’hui Pologne), exécuté sommairement le 21 juillet 1944 à Seyssinet-Pariset (Isère) ; confectionneur d’imperméables ; résistant FTP-MOI, homologué Forces françaises de l’Intérieur

 Burek, Lejb, Bernard, Léon SZWARCBART
Burek, Lejb, Bernard, Léon SZWARCBART
Photo : Pierre Bourgeat, Souvenir Français
Burek, Lejb, Szwarcbart était le fils d’Abraham Hilel et d’Esther Ruchle Zejf.
Aux alentours de 1930, cette famille juive polonaise émigra et s’installa au 8, rue de l’Agent Bailly à Paris IXe arr. (Seine, aujourd’hui Paris).
Burek Szwarcbart apprit auprès de son père le métier de confectionneur d’imperméables.
Il obtint la nationalité française par décret du 18 février 1938. Il choisit alors d’utiliser les prénoms Bernard, Léon.
Appelé sous les drapeaux, il fut incorporé le 28 novembre 1939 au dépôt de Cavalerie n°4.
Nous ne savons rien de son parcours entre cette date et le 31 août 1940, date à laquelle, affecté au 18e Régiment de Dragons, il passa au 6e Régiment de Cuirassiers replié à Marseille
Il fut libéré des ses obligations militaires le 8 mars 1941 et retourna probablement à Paris.
Le 15 janvier 1942 à Paris XXe arr., il épousa Dwojra Rozencwajg.
En juin de la même année, le couple quitta la capitale pour Lyon (Rhône, aujourd’hui Métropole de Lyon).
Pris dans la « rafle du Vél d’hiv », ses parents et son frère David furent exterminés à Auschwitz (Pologne).
Le 9 janvier 1943, la famille s’agrandit avec la naissance d’un fils.
Dans le courant de l’année 1943, Nicolas Aizemberg arriva à Lyon et retrouva Bernard Szwarcbart rencontré auparavant.
Ils rejoignirent ensemble les rangs du bataillon Carmagnole de FTP-MOI.
Considéré comme un combattant expérimenté, Nicolas Aizemberg fut nommé fin 1943 à la tête du bataillon Liberté de FTP-MOI de Grenoble (Isère).
Il était assisté dans cette tâche par Bernard Szwarcbart.
Tous deux résidaient à Grenoble, 7 rue Arago, avec la femme et le fils de Bernard Szwarcbart.
Bernard Szwarcbart et Nicolas Aizemberg furent arrêtés le 11 juillet 1944 passage du Rondeau à Grenoble, alors qu’ils revenaient d’une réunion avec le responsable départemental de l’Armée secrète.
Le soir du 21 juillet 1944, un groupe de dix prisonniers dont faisaient partie Bernard Szwarcbart et Nicolas Aizemberg fut extrait de la prison installée dans la caserne de Bonne à Grenoble, emmené au lieu-dit "Le Désert de l’Écureuil" sur la commune de Seyssinet-Pariset et sommairement exécuté par des membres de la Sipo-SD accompagnés de membres des JEN (Jeunes de l’Europe nouvelle).
Le 22 juillet, sur l’indication de membres des JEN, les corps criblés de balles de pistolet mitrailleur furent trouvés par le maire de Seyssinet-Pariset et des habitants de la commune et enterrés au cimetière communal.
Un des corps se trouvait à environ 50 m des des autres, des morceaux de chemise dans la bouche. C’était celui de Bernard Szwarcbart qui, blessé, avait essayé de s’échapper en étouffant ses plaintes.
Enterré anonymement, Bernard Szwarcbart fut identifié le 11 septembre 1944 par son épouse, enceinte, après la parution dans la presse locale de la description des victimes et grâce à la photographie prise subrepticement avant l’inhumation.
Bernard Szwarcbart obtint la mention « Mort pour la France » et fut homologué résistant, membre des Forces françaises de l’Intérieur.
Cité à l’ordre du Corps d’Armée, il fut décoré à titre posthume de la Croix de guerre avec étoile de vermeil.
Le 10 novembre 1950 les restes de Bernard Szwarcbart furent transférés au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine).
Son nom figure sur le monument commémoratif aux dix patriotes fusillés à Seyssinet-Pariset, route départementale 106b, sur le monument commémoratif au Bataillon F.T.P-M.O.I. Carmagnole-Liberté, place Sublet à Vénissieux (Métropole de Lyon), prénom Léon, et sur la plaque commémorative des amis de Kalisz au cimetière parisien de Bagneux avec le prénom Léon.
Le mémorial de la Shoah à Paris et le Mémorial de Yad Vashem à Jérusalem (Israël) le recensent parmi les victimes de la Shoah.


Voir : Seyssinet-Pariset


Notice provisoire
Sources

SOURCES : Arch. dép. Rhône, Mémorial de l’Oppression : 3808W 406, 413 et 635 — Arch. Dép. Isère, recherches de Jacques Loiseau, transmises par Gil Emprin — SHD Vincennes, GR 19 P 38/22 ; GR 16P 559819 (nc) — AVCC Caen, AC 21 P 157700 (nc) — Pierre Bourgeat, Parcours des 10 fusillés le 21 juillet 1944 à Seyssinet-Pariset, plaquette éditée à l’initiative de la commune de Seyssinet-Pariset, juillet 2021 — Mémorial GenWeb. — Mémoire des hommes — Mémorial de la Shoah — Mémorial de Yad Vashem — Geneanet — Notes d’Isabelle Nicoladzé

Jean-Luc Marquer, Annie Pennetier

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