HANFF Arnold
Né le 17 octobre 1898 à Paris (IXe arr.), exécuté sommairement le 26 mars 1944 à Brantôme (Dordogne) ; polytechnicien (X17), ingénieur en chef des PTT ; résistant, membre des Mouvements Unis de Résistance (MUR).
Suite à l’exécution de trois officiers allemands, vingt-cinq détenus de la prison de Limoges, résistants et pour certains juifs, à l’instar d’Arnold Hanff qui était l’un et l’autre, furent pris comme otages et emmenés à Brantôme (Dordogne). Les Allemands saisirent aussi sur les lieux un domestique de ferme. C’est donc vingt-six personnes qui furent exécutées le 26 mars 1944 par la Brigade nord-africaine rattachée à la division Brehmer dans une ancienne carrière désaffectée des environs de Brantôme, au lieu-dit les Besses de Courrières.
Son épouse également arrêtée le 14 mars 1944, alors qu’elle venait de Creuse rendre visite à son mari, fut transférée à Drancy le 7 avril puis déportée le 13 avril à Auschwitz (convoi 71) où elle décéda le 31 mai 1944. Leurs quatre enfants furent épargnés. Après l’arrestation d’Arnold Hanff et de son épouse le 14 mars 1944, Jacques Dumas-Primbault (directeur régional des PTT, lui-même polytechnicien et résistant, ami d’Arnold Hanff) et sa femme prirent en charge Laure Hanff et assurèrent sa protection et son transfert vers un refuge dans la Drôme où elle put rejoindre ses frères et sœurs, ce qui leur permit d’échapper aux persécutions antisémites du nazisme. Ce fut Jacques Dumas-Primbault, qui dut, en l’absence de toute famille, reconnaître le corps d’Arnold Hanff et qui se chargea de rassembler ses papiers et biens dispersés.
Le nom d’Arnold Hanff figure sur le monument commémoratif de Brantôme et sur celui situé dans la cour du Ministère de la Recherche, 21 rue Descartes anciennement École Polytechnique - "A la gloire des polytechniciens morts pour la France". Un navire de service allemand équipé d’une machine à câbles amovible basé à Hambourg, "L’Elveshorn", sera remis en mai 1946 au gouvernement néerlandais qui, un an après, le vendra à l’administration française des PTT. Cette dernière le renommera : "Ingénieur en Chef Hanff".
voir Brantôme (Dordogne), 26 et 27 mars 1944, le plus connu des fusillés est Georges Dumas
SOURCES : Arch. Dép. Haute-Vienne, 1401 W 2 — SHD GR 16P 285099 — CDJC CCXV-43, LVII-30 — Archives familiales (photographies et témoignage de Jacques Dumas-Primbault) Sophie Arutunian. — Bernard Pommaret Mémorial des déportés de Haute-Vienne 2016 — Site Internet resistancefrancaise. — Mémorial GenWeb.— Bernard Reviriego, Les juifs en Dordogne, 1939-1944, Périgueux, Archives départementales de la Dordogne, Éditions Fanlac, 2003, p. 350. — Guy Penaud, Les crimes de la division Brehmer, la traque des résistants et des juifs en Dordogne, Corrèze, Haute-Vienne (mars-Avril 1944), Périgueux, Éditions La Lauze, 2004, p.108.
— Site du Populaire
— Site La jauneetlarouge.com (pages consultées le 24 novembre 2015).
Claude Pennetier, Dominique Tantin, Michel Thébault