Né le 29 septembre 1925 à Boulogne-Billancourt (Seine, Hauts-de-Seine), fusillé le 20 mars 1944 à Sévrier (Haute-Savoie) ; résistant FTPF.

Musée de la Résistance Nationale
Jacques Lelièvre était le fils de Raoul Eugène Emile Lelièvre et de son épouse Germaine Marie Ernestine Danin.
Electricien de profession à Boulogne-Billancourt, réfractaire au S.T.O., ce jeune homme arriva en Haute-Savoie et forma un camp avec 5 autres jeunes, dit « camp Lelièvre » ou camp du Planet (lieu-dit) appartenant à la compagnie F.T.P. 93-08, qu’il commanda du 1er septembre 1943 jusqu’à sa mort, avec le grade de sous-lieutenant F.T.P. On l’appelait aussi le capitaine Saint-Laurent, du nom du village où son groupe « cantonnait », en amont de La Roche dans la montagne des Bornes. Après l’enlèvement des policiers « canadiennes » à La Roche-sur-Foron (Haute-Savoie), auquel son groupe avait pris part, la région fut quadrillée par la police de Vichy.
Il fut arrêté à La Roche-sur-Foron par les forces françaises du Maintien de l’ordre. C’est lui qui dut conduire, le samedi 4 mars 1944, les journalistes (y compris un cameraman) et les policiers avec l’Intendant de police Georges Lelong lui-même, sur le lieu à Saint-Laurent, où avaient été inhumés les policiers capturés. Les résistants du secteur avaient également enlevé des policiers à Bonneville et ils espéraient pouvoir les échanger contre des maquisards détenus par les forces françaises du Maintien de l’ordre. Devant l’impossibilité de cet échange, les policiers avaient été exécutés tant au Petit-Bornand qu’à Saint-Laurent. Vichy s’empara de « ces actes de terrorisme » et Henriot met en marche une incroyable propagande. Il compara les maquisards à des terroristes téléguidés par Moscou etc. Il donna les grands moyens et on vit Jacques Lelièvre sur un film portant un long manteau de cuir et les mains menottées dans le dos, guidant la meute des journalistes et des policiers accompagnant l’intendant de police. Sa révélation faite, sans conséquence pour la Résistance, il fut ramené à Annecy et enfermé à l’Intendance. Quant à Philippe Henriot il mena, pour les policiers exécutés, des obsèques solennelles à Annecy.
Jacques Lelièvre, torturé à l’Intendance d’Annecy (Haute-Savoie), fut condamné à mort par la cour martiale (lois du 20 janvier et 11 février 1944 du gouvernement de Vichy) qui se tint le 20 mars 1944, à Annecy, à la Villa Mary, centre de commandement des forces françaises du maintien de l’ordre. Le 8 mars, cinq résistants furent passés par les armes par un peloton des Groupes mobiles de réserve (GMR) près des fours à chaux à Sevrier, les exécutions précédentes à Annecy ayant ému et indigné la population annécienne.
Le nom de Jacques Lelièvre est inscrit sur le monument commémoratif des onze fusillés de Sévrier. Il fut reconnu « Mort pour la France » le 5 mars 1945 (dossiers n° 55 729 et 88 036).
Il a été réinhumé dans le Carré de corps restitués au cimetière Pierre Grenier 9e division à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine).
Sources

SOURCES : AERI-Haute-Savoie, Fonds Michel Germain. – Mémorial GenWeb. — Musée de la Résistance Nationale. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009.

Annie Pennetier

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