Né le 27 juin 1900 à Belfort (Territoire-de-Belfort), fusillé le 12 août 1944 à Signes (Var) ; notaire ; responsable local des Mouvements unis de la Résistance (MUR) et de l’Armée secrète (AS).

André Wolf
André Wolf
SOURCE : Arch. privées
André Wolff était issu d’une famille alsacienne ayant opté pour la France. Son père avait été volontaire en 1870 et avait quitté l’Alsace après la défaite française. Son frère avait été tué pendant la guerre de 1914-1918, et lui-même s’était engagé comme volontaire dès qu’il en avait eu la possibilité. Promu maréchal des logis, il fut volontaire pour le Levant et la Syrie en 1920, mais, gravement malade, il ne put partir. Il fut réformé en 1939.
Après des études de droit et son mariage avec Marthe Dobiot, originaire de Fontvieille (Bouches-du-Rhône), avec qui il eut un fils, il s’établit à Lançon (Bouches-du-Rhône) comme notaire en 1937, ayant racheté l’étude de Me Chave. Son premier acte est daté du 25 janvier 1938, son dernier du 26 mai 1944.
Contacté par Marcel Roustan, chef de secteur des MUR, en 1943, il donna son adhésion à la Résistance, participant au NAP (Noyautage des administrations publiques) et prenant en charge notamment la confection de faux papiers pour des réfractaires partant au maquis. Parlant couramment l’allemand, il noua des contacts avec les troupes d’occupation du camp de Salon-de-Provence (Bouches-du-Rhône) et fit déserter des Alsaciens à plusieurs reprises (Armand Stoeckel en juillet 1943 et trois autres Alsaciens le 3 février 1944). Il aurait été en outre en relation avec des résistants de Toulouse (Haute-Garonne). Il transporta aussi des armes parachutées dans les Basses-Alpes pour les maquis de la région de Salon.
Au moment de la concentration maquisarde consécutive au débarquement de Normandie, le 6 juin 1944, il participa avec sa voiture au ravitaillement du maquis du Petit-Sonnailler (commune d’Alleins, Bouches-du-Rhône), puis à l’évacuation des soixante jeunes qui y étaient rassemblés, le 10 juin. Il avait été désigné pour remplacer Marcel Roustan, arrêté le 7 juin 1944 par les Allemands, à la tête de la Résistance du secteur de Salon. Il fut arrêté peu après, dans la nuit du 10 au 11 juin, par une patrouille près de la chapelle Saint-Symphorien, à Lançon, avec deux déserteurs alsaciens, alors qu’il comptait rejoindre les maquisards rassemblés sur le plateau Sainte-Anne, entre Lambesc et La Roque d’Anthéron (Bouches-du-Rhône). Remis à la police française à Salon, il refusa de s’échapper avec les policiers. Récupéré par des miliciens, il fut livré à la Sipo-SD de Marseille (Bouches-du-Rhône), ses deux compagnons étant embarqués sur un train allemand.
Emprisonné à la prison des Baumettes à Marseille (Bouches-du-Rhône), il a été fusillé avec huit résistants, après un jugement sommaire sur place, le 12 août, au fond d’un vallon isolé, dans les bois de Signes où, le 18 juillet, dans les mêmes conditions, vingt neuf autres résistants avaient été exécutés. Leurs corps ont été exhumés le 17 septembre 1944. Un monument funéraire a été inauguré le 18 juillet 1946 dans le lieu, connu désormais comme le « Vallon des fusillés », devenu nécropole nationale en 1996.
Les obsèques de Me Wolff eurent lieu à Lançon le 22 septembre 1944. Homologué comme capitaine, il fut décoré de la Légion d’honneur et de la Médaille de la Résistance avec rosette à titre posthume le 24 avril 1946. À Lançon, une plaque commémorative fut apposée sur sa maison, avenue Victor-Hugo. La place centrale porte son nom et l’ancienne mairie est devenue le Centre Wolff. Son nom figure aussi sur le Mémorial aux héros et martyrs de la Résistance des Bouches-du-Rhône sur le plateau Sainte-Anne (Lambesc).
Sources

SOURCES : Site Mémoire des hommes SHD Vincennes 16 P 604055 (nc). ⎯ Témoignages. – Bulletin du club d’histoire locale/Les Amis du vieux Lançon no 45, mai 2004, no spécial « Maître André Wolff, notaire et résistant 1900-1944 ». – François Francou, Un chrétien dans la cité. Jean Francou 1890-1948, Lyon-Salon, Chronique sociale de France, Éd. du « Régional », 1950. – La Marseillaise, 19 septembre 1944.

Jean-Marie Guillon

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