Né le 10 avril 1913 à Paris (XIVe arr.), fusillé le 8 mars 1944 à Sévrier (Haute-Savoie) par les GMR, Groupe mobiles de réserve ; garçon de café ; résistant de l’Armée Secrète (AS).

Dans le cadre de l’état de siège décrété par le gouvernement de Vichy en janvier 1944, Joseph Darnand et Georges Lelong, l’intendant de police en Haute-Savoie, avaient toute liberté pour réprimer dans le département. Les rafles et les condamnations, et les exécutions se multiplièrent.
André Bos était garçon de café à Annecy et il faisait partie de l’Armée Secrète d’Annecy-le-Vieux (Haute-Savoie). Il fut arrêté avec Marcel Mouchet. Interné à l’Intendance (Annecy), il y fut durement questionné, voire torturé par les inspecteurs de la S.P.A.C.
Tard dans la soirée du 7 mars 1944, la cour martiale de Vichy (organisée par la milice) se réunit à nouveau à Annecy. Le tribunal, composé de trois hommes, siégeant à la villa Mary, centre de commandement des forces françaises du maintien de l’ordre, jugea sept prévenus. L’un d’eux, Armand Antonietti se souvient : "Chacun dispose de deux à trois minutes pour être jugé. Nous sommes battus, injuriés, maltraités. Cinq d’entre nous sont condamnés à mort..."
Ainsi au milieu de la nuit la sentence tomba, sans appel. Cinq hommes furent condamnés à mort : André Bos, Jean Guilloset, Marcel Mouchet, François Rastaldo, Lauro Tassile et Ferrero Tavanti. Pour sa part, André fut reconnu "coupable d’une tentative de meurtre sur un garde du Maintien de l’ordre".
Par peur des réactions des Annéciens, les autorités abandonnèrent le champ de tir d’Annecy, avenue de Genève, et décidèrent que les condamnés à morts seraient fusillés à Sévrier, près des fours à chaux, au départ de la route du col de Leschaux, dans un lieu éloigné de la ville et relativement calme et campagnard. Il était 6 heures 30, l’aube de ce 8 mars 1944 se levait à peine. Les condamnés firent preuve d’un grand courage. Sans faillir, ils suivirent les préparatifs. Ils furent attachés un à un, à un poteau et chantèrent la Marseillaise. Ainsi, avec André Bos, furent exécutés François Rastaldo, Lauro Tassile, Ferrero Tavanti, Jean Guizollet et Marcel Mouchet.
L’exécution terminée, les cinq corps furent ramenés à la prison départementale d’Annecy. C’est là que furent rédigés les permis d’inhumer avant l’enterrement au cimetière de Loverchy, bouclé comme la première fois. Dans la journée la nouvelle se répandit dans la ville.
André Bos repose dans le carré militaire du cimetière de Loverchy à Annecy, tombe n°92. Il fut reconnu « Mort pour la France » le 2 mai 1950 et son nom est gravé en lettres d’or sur les plaques de marbre noir récapitulatives des « Morts pour la France », apposées dans le hall de la mairie d’Annecy, (acte de décès 143/1944). Son nom est inscrit sur le monument commémoratif des onze fusillés de Sévrier.
Sources

SOURCES : AERI-Haute-Savoie. — Michel Germain, Haute-Savoie Rebelle et martyre, Mémorial de la Seconde guerre mondiale en Haute-Savoie, La Fontaine de Siloé, 2009. — Mémoire des Hommes. — MémorialGenWeb. — Service historique de la Défense, Vincennes, GR 16 P 74959 (nc).

Annie Pennetier, Michel Germain

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