Né le 31 mars 1923 à Paris (IXe arr.), exécuté le 16 août 1944 par les Allemands à la cascade du Bois de Boulogne (Paris XVIe arr.) ; étudiant ; responsable militaire des Jeunes chrétiens combattants (JCC).

Fils de Charles Bellanger, commandant de chars prisonnier au moment de sa mort, et de Madeleine Marie Rogier, sans profession, Fernand Bellanger, célibataire, habitait chez ses parents au 3 rue Ballu à Paris IXe arr. Il militait à la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC), il devint le responsable militaire de la région parisienne des Jeunes chrétiens combattants (JCC), il demeurait 3 rue Ballu à Paris (IXe arr.). À la suite de plusieurs contacts entre des responsables de la Résistance : Wigen Nercessian, Guy Hémery, Jean Favé avec Charles Porel qui se présenta comme un ex-brigadiste autrichien en Espagne républicaine, membre de l’Intelligence service en fait Karl Rehbein, membre du Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS (SD). Des rencontres eurent lieu aussi avec un capitaine de l’Intelligence service « Jack » qui n’était autre que Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil etc., chef de Groupe de la Gestapo. Des Résistants de l’entourage du docteur Henri Blanchet, capitaine FFI le mirent en garde, en cette mi-août 1944 trois tonnes d’armes qui allaient tomber du ciel leur parurent suspects.
Plusieurs groupes de Résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe Franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles, près d’une cinquantaine de résistants dont une vingtaine âgés de moins de vingt-et-un ans unis pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine « Jack » le 16 août au matin à la Porte-Maillot à l’angle des rues Saint-Ferdinand et de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arr.) Non loin de là, côté XVIe arr. les forces répressives allemandes et leurs auxiliaires français disposaient de plusieurs hôtels particuliers : avenues Foch et Victor-Hugo, rues de la Pompe, Lauriston et Leroux.
Fernand Bellanger avec Guy Hémery commandait le 1er groupe composé de Robert Chalard, Jean Gay, Roger et Jacques Bernard, Maurice Thibairenq, Pierre Sarrabayrouse, Pierre Rouillon, Jacques Restignat, Jean Desfarges, Michel Huchard, Georges Lorioz et Jean Dudraisil. Une quarantaine de résistants étaient répartis dans deux camionnettes et une ambulance. Jack et Wigen Nercessian attendaient sur place. Le convoi alla à quelques rues de là, emprunta la rue d’Armaillé, entra au 11 bis dans un grand garage vers 11 heures 30. Les véhicules furent cernés une trentaine de SS et des hommes de mains en civils commandés par le lieutenant SS Walter tirèrent. Dans la soirée du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne, la Gestapo exécutait trente-quatre hommes dont Fernand Bellanger.
L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack » fut arrêté par les Services américains au Danemark et remis à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort il fut passé par les armes le 20 avril à 8h 30 au fort de Montrouge.
Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952 mourra de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne).
Le Secrétariat général aux anciens combattants attribua le 8 août 1945 la mention « Mort pour la France » à Fernand Bellanger. Son nom figure sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne.


16 août 1944. Cascade du Bois de Boulogne à Paris (XVIe arr.)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, JB 11, JB 15. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Éd. Le Cherche Midi, 2005. – Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe 1944, Éd. Ouest-France, 2013. – Guy Krivopissko, Axel Porin, « Les fusillés de la Cascade du bois de Boulogne », Éd. Mairie de Paris, 2004. – Site internet Gilles Primout, « Guet-apens Porte Maillot », 2015. – Site internet GenWeb. — État civil.

Daniel Grason

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