DELPORTE Jacques, Norbert
Né le 21 avril 1927 à Chelles (Seine-et-Marne), exécuté le 16 août 1944 par les allemands à la cascade du Bois de Boulogne (Paris XVIe) ; manœuvre ; membre du groupe FTP-FFI de Chelles.
Plusieurs groupes de Résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe Franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles, près d’une cinquantaine de résistants dont une vingtaine âgés de moins de vingt-et-un ans unis pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine « Jack » le 16 août au matin à la Porte-Maillot à l’angle des rues Saint-Ferdinand et de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arr.) Non loin de là, côté XVIe arr. les forces répressives allemandes et leurs auxiliaires français disposaient de plusieurs hôtels particuliers : avenues Foch et Victor-Hugo, rues de la Pompe, Lauriston et Leroux.
Jacques Delporte fit partie du premier ou du second groupe de résistants, Fernand Bellanger et Guy Hémery dirigeaient le premier, Henri Blanchet et Jean Favé commandaient le second. Une quarantaine de résistants étaient répartis dans deux camionnettes et une ambulance. « Jack » et Wigen Nercessian attendaient sur place. Le convoi alla à quelques rues de là, emprunta la rue d’Armaillé, entra au 11 bis dans un grand garage vers 11 heures 30. Les véhicules furent cernés une trentaine de SS et des hommes de mains en civils commandés par le lieutenant SS Walter tirèrent. Dans la soirée du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne, la Gestapo exécutait trente-quatre hommes dont Jacques Delporte. Deux médecins légistes relevèrent que sur son corps « des lésions importantes de la face, du thorax, des membres [résultaient] non pas de coups de feu, mais d’éclatements de grenades ».
L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack » fut arrêté par les Services américains au Danemark et remit à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort il fut passé par les armes le 20 avril à 8h 30 au fort de Montrouge.
Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952 mourra de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne).
Jacques Delporte fut inhumé dans le carré militaire du cimetière communal de Chelles, son nom figure sur la plaque du souvenir apposée sur la façade de la mairie de Chelles et sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne. Le conseil municipal de Chelles donna son nom à une rue de la ville.
La mention « Mort pour la France » lui fut attribuée par décision du secrétariat général aux Anciens combattants en date du 16 octobre 1945. Il fut homologué à titre posthume sergent des FFI, mention apportée le 23 janvier 1946.
16 août 1944. Cascade du Bois de Boulogne à Paris (XVIe arr.)
SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, JB 11, JB 15. – SHD, Caen AC 21 P 116304. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Éd. Le Cherche Midi, 2005. – Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe 1944, Éd. Ouest-France, 2013. – Guy Krivopissko, Axel Porin, « Les fusillés de la Cascade du bois de Boulogne », Éd. Mairie de Paris, 2004. – Site internet Gilles Primout, « Guet-apens Porte Maillot », 2015. –Site internet GenWeb. — État civil.
Daniel Grason