Né le 2 septembre 1924 à Livry-Gargan (Seine-et-Oise, Seine-Saint-Denis), exécuté sommairement le 16 août 1944 à la cascade du Bois de Boulogne (Paris XVIe arr.) ; manœuvre ; membre du groupe FFI-FTPF de Chelles (Seine-et-Marne).

Fils de Pierre Trapletti, terrassier, et d’Armandine Goujat, sans profession, Georges Trapletti, célibataire, vivait chez ses parents 16 allée des Postes au Raincy (Seine-Saint-Denis). Exerçant la profession de manœuvre, sans doute dans une entreprise de la métallurgie, il était engagé syndicalement, membre du syndicat CGT des métaux de la région parisienne.
Il s’engagea dans la Résistance et rejoignit en mai 1944 le groupe FFI-FTPF de Chelles. Début juin 1944 Wigen Nercessian, ingénieur, gaulliste rencontra Charles Porel qui se présenta comme un autrichien, ancien brigadiste en Espagne républicaine, membre de l’Intelligence service. Il s’agissait en fait de Karl Rehbein, membre du Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS (SD). Celui-ci mit Nercessian en relation avec un autre capitaine de l’Intelligence service, « Jack » qui parlait couramment le français, l’italien, l’anglais et l’allemand n’était autre que Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil etc., chef de groupe de la Gestapo. Wigen Nercessian mit en relation « Jack » avec les résistants Guy Hémery et Jean Favé. Des Résistants de l’entourage du docteur Henri Blanchet, capitaine FFI le mirent en garde, en cette mi-août 1944 trois tonnes d’armes qui allaient tomber du ciel leur parurent suspects.
Plusieurs groupes de Résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe Franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles, près d’une cinquantaine de résistants dont une vingtaine âgés de moins de vingt-et-un ans unis pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine « Jack » le 16 août au matin à la Porte-Maillot à l’angle des rues Saint-Ferdinand et de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arr.) Non loin de là, côté XVIe arr. les forces répressives allemandes et leurs auxiliaires français disposaient de plusieurs hôtels particuliers : avenues Foch et Victor-Hugo, rues de la Pompe, Lauriston et Leroux.
Georges Trapletti fit partie du premier ou du second groupe de résistants, Fernand Bellanger et Guy Hémery dirigeaient le premier, Henri Blanchet et Jean Favé commandaient le second. Une quarantaine de résistants étaient répartis dans deux camionnettes et une ambulance. « Jack » et Wigen Nercessian attendaient sur place. Le convoi alla à quelques rues de là, emprunta la rue d’Armaillé, entra au 11 bis dans un grand garage vers 11 heures 30. Les véhicules furent cernés une trentaine de SS et des hommes de mains en civils commandés par le lieutenant SS Walter tirèrent. Dans la soirée du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne, la Gestapo exécutait trente-quatre hommes dont Georges Trapletti.
L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit « Jack » fut arrêté par les Services américains au Danemark et remis à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort il fut passé par les armes le 20 avril à 8 heures 30 au fort de Montrouge.
Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952, mourra de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne).
L’inhumation de Georges Trapletti eut lieu au cimetière ancien du Raincy où son nom figure sur le monument aux morts. Il figure également sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne, sur une plaque commémorative à Chelles et sur une plaque commémorative de l’UFM-CGT 94 rue Jean-Pierre Timbaud à Paris XIème arrondissement. Le secrétariat général des anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 3 décembre 1945. Il fut homologué F.F.I. et obtint le statut Interné-Résistant (DIR). Il reçut à titre posthume la Médaille de la Résistance par décret du 20 novembre 1946. Une rue de Chelles porte son nom.


16 août 1944. Cascade du Bois de Boulogne à Paris (XVIe arr.)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, JB 11, JB 15. — SHD Vincennes GR 16 P 576756 et SHD Caen AVCC AC 21 P 683841 (nc) — Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Éd. Le Cherche Midi, 2005. — Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe 1944, Éd. Ouest-France, 2013. — Guy Krivopissko, Axel Porin, Les fusillés de la Cascade du bois de Boulogne, Éd. Mairie de Paris, 2004. — Site internet Gilles Primout, Guet-apens Porte Maillot, 2015. — Musée de la Résistance en ligne Plaque en hommage aux 42 patriotes fusillés par la Gestapo — Mémoire des Hommes — Mémorial GenWeb. — État civil.

Daniel Grason, Michel Thébault

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