Né le 31 juillet 1902 à Esbly (Seine-et-Marne), exécuté le 16 août 1944 par les Allemands à la cascade du Bois de Boulogne, Paris XVIe arr. ; conducteur d’ambulance ; membre du groupe FFI-FTP de Chelles (Seine-et-Marne).

Fils d’Achille Verdier, manouvrier, et de Louise Armance Galimard, sans profession, Gabriel Verdier s’était marié le 7 octobre 1922 avec Lucienne Meunier à Esbly où il habitait, 33 rue Victor-Hugo. Il exerçait le métier de conducteur d’ambulance, était salarié de la municipalité de Gournay-sur-Marne (Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis). Début juin 1944 Wigen Nercessian, ingénieur, gaulliste rencontra Charles Porel qui se présenta comme un autrichien, ancien brigadiste en Espagne républicaine, membre de l’Intelligence service. Il s’agissait en fait de Karl Rehbein, membre du Sicherheitsdienst, service de renseignements de la SS (SD). Celui-ci mit Nercessian en relation avec un autre capitaine de l’Intelligence service, « Jack » qui parlait couramment le français, l’italien, l’anglais et l’allemand n’était autre que Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, alias Guy de Montreuil etc., chef de groupe de la Gestapo. Wigen Nercessian mit en relation Jack avec les résistants Guy Hémery et Jean Favé. Des Résistants de l’entourage du docteur Henri Blanchet, capitaine FFI le mirent en garde, en cette mi-août 1944 trois tonnes d’armes qui allaient tomber du ciel leur parurent suspects.
Plusieurs groupes de Résistants de diverses obédiences : Jeunes chrétiens combattants (JCC), Organisation civile et militaire (OCM), groupe Franc de Turma Vengeance, FFI-FTP de Chelles, près d’une cinquantaine de résistants dont une vingtaine âgés de moins de vingt-et-un ans unis pour récupérer des armes au rendez-vous fixé par le capitaine Jack le 16 août au matin à la Porte-Maillot à l’angle des rues Saint-Ferdinand et de la Grande-Armée à Paris (XVIIe arr.) Non loin de là, côté XVIe arr. les forces répressives allemandes et leurs auxiliaires français disposaient de plusieurs hôtels particuliers : avenues Foch et Victor-Hugo, rues de la Pompe, Lauriston et Leroux.
Gabriel Verdier fit partie du premier ou du second groupe de résistants, Fernand Bellanger et Guy Hémery dirigeaient le premier, Henri Blanchet et Jean Favé commandaient le second. Une quarantaine de résistants étaient répartis dans deux camionnettes et une ambulance. « Jack » et Wigen Nercessian attendaient sur place. Le convoi alla à quelques rues de là, emprunta la rue d’Armaillé, entra au 11 bis dans un grand garage vers 11 heures 30. Les véhicules furent cernés une trentaine de SS et des hommes de mains en civils commandés par le lieutenant SS Walter tirèrent. Dans la soirée du 16 août 1944, des bruits de mitrailleuse et de grenades retentirent près de la Cascade du Bois de Boulogne, la Gestapo exécutait trente-quatre hommes dont Gabriel Verdier.
L’agent infiltré, chef de groupe de la Gestapo Guy Glèbe d’Eu, comte de Marcheret, dit Jack fut arrêté par les Services américains au Danemark et remis à la police française le 25 octobre 1945. Responsable d’une centaine d’arrestations, notamment des exécutions de la rue Leroux et de la Cascade du Bois de Boulogne, il comparut le 2 avril 1949 devant la cour de Justice de Paris. Condamné à mort il fut passé par les armes le 20 avril à 8h 30 au fort de Montrouge.
Friedrich Berger responsable des antennes de la Gestapo de la rue de la Pompe et de l’avenue Victor-Hugo, condamné à mort par contumace le 22 décembre 1952 mourra de maladie le 10 février 1960 à son domicile de Munich (Allemagne).
L’inhumation de Gabriel Verdier eut lieu au carré militaire du cimetière communal de Chelles (Seine-et-Marne) et sur la plaque commémorative à l’entrée de la mairie. Son nom figure sur le monument aux morts de Gournay-sur-Marne et sur la stèle commémorative à la Cascade du Bois de Boulogne. Le secrétariat général des anciens combattants lui attribua la mention « Mort pour la France » le 2 mars 1945, il fut homologué résistant F.F.I.


16 août 1944. Cascade du Bois de Boulogne à Paris (XVIe arr.)
Sources

SOURCES : Arch. PPo. BA 1801, JB 11, JB 15. – SHD, Caen AC 21 P 165610. – GR 16 P 589089. – Patrice Miannay, Dictionnaire des agents doubles dans la Résistance, Éd. Le Cherche Midi, 2005. – Marie-Josèphe Bonnet, Tortionnaires, truands et collabos. La bande de la rue de la Pompe 1944, Éd. Ouest-France, 2013. – Guy Krivopissko, Axel Porin, « Les fusillés de la Cascade du bois de Boulogne », Éd. Mairie de Paris, 2004. – Site internet Gilles Primout, « Guet-apens Porte Maillot », 2015. –Site internet GenWeb. – État civil et état civil en ligne cote 6E179/6 1895-1905, vue 170.

Grason Daniel

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