Né le 28 décembre 1902 à Jussey (Haute-Saône), sommairement exécuté le 10 janvier 1944 à Lyon (Rhône) ; électricien, chef de district à "Force et Lumière" ; homologué sous-lieutenant des Forces françaises combattantes, réseaux Ange Buckmaster et Action R5 ; homologué interné résistant

Pierre, Auguste Pouget était le fils de Jean, Paulin Pouget, négociant, et de Joséphine, Antoinette Monard, sans profession.
Sa famille s’installa à Annecy (Haute-Savoie) où il fit ses études.
Il devança l’appel et s’engagea pour deux à partir du 7 mai 1921.
Il fut affecté au 5ème régiment de D.C.A., puis passa au 2ème régiment de D.C.A et participa à l’occupation des pays rhénans du 5 février 1922 au 5 mai 1923.
Il fut libéré de ses obligations militaires le 6 mai 1923.
Il suivit une formation d’électricien.
Sportif, il pratiqua le rugby à Annecy et l’alpinisme.
Le 5 décembre 1929, il épousa Catherine Canarelli, originaire de Corse. Ils eurent deux enfants.
Après avoir vécu quelques temps à Ajaccio, la famille s’installa dans la région de Vienne (Isère) où Pierre Pouget avait trouvé un emploi chez "Force et Lumière".
Dès 1933, la famille s’installa à Rive-de-Gier (Loire).
Mobilisé en 1939, il fut affecté spécial au centre "Force et Lumière" de Vienne.
Pierre Pouget se mit très tôt au service de la Résistance.
En avril 1942, il rejoignit le réseau "Ange Buckmaster", dont il devint le chef pour le secteur de Rive-de-Gier.
Il fit également partie des Forces françaises combattantes, service Action R5.
Chef de district de "Force et Lumière" à Rive-de-Gier, il bénéficiait de toutes les autorisations pour circuler librement dans les département de l’Isère, de la Loire et des départements avoisinants, ce qui facilita l’accomplissement des missions qui lui furent confiées par la Résistance.
Pierre Pouget fut arrêté à son domicile, 105 rue Jean Jaurès à Rive-de-Gier dans la soirée du 30 septembre 1943, en même temps que Jean Gaudard, sur dénonciation.
Transférés à Lyon les deux hommes furent conduits à l’École de Santé militaire (avenue Berthelot à Lyon, Rhône), siège de la Gestapo lyonnaise où ils subirent plusieurs interrogatoires et furent torturés.
Ils furent incarcérés à la prison de Montluc à Lyon.
Pierre Pouget fut sommairement exécuté en représailles le 10 janvier 1944 dans les caves de l’École de Santé militaire, en même temps que vingt-et-un autres prisonniers de Montluc, dont Jean Gaudard.
Les corps furent transportés à l’Institut médico-légal et inspectés par le Professeur Mazel. Il releva que Pierre Pouget avait été tué de trois balles dans la tête.
Les obsèques de Pierre Pouget et Jean Gaudard eurent lieu le 17 janvier 1944 à Rive-de-Gier en présence de 3400 personnes. Le comité de résistance avait appelé à saluer leur martyre et des usines avaient été désertées pendant ce deuil.
Pierre Pouget obtint la mention "Mort pour la France", fut homologué membre des Forces françaises combattantes avec le grade de sous-lieutenant, appartenant aux réseaux Ange Buckmaster et Action R5. Il fut homologué interné résistant.
Il fut décoré de la Croix de guerre et de la Médaille de la Résistance et fut élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
La salle de conférence d’Électricité de France à Vienne porte le nom de Pierre Pouget.
Son nom figure sur le monument aux morts de Condrieu (Rhône) où sa famille s’installa après la guerre. Il est enterré dans le cimetière de cette commune.


Voir : Lyon, Avenue Berthelot (10 janvier 1944)
Sources

SOURCES : SHD Vincennes GR 16 P 487890 (à consulter) — AVCC Caen AC 21 P 135236 et AC 21 P 733070 (à consulter) — Jean-Daniel Berger, Comme un essaim de guêpes... Résistance et guérilla en R1, secteur VI Rhône-Isère, tome 1, Juin 1940-juin 1944, tome 2, Juin-septembre 1944, Impressions Modernes (Guilherand-Granges) ; 2001 — Archives départementales du Rhône et Métropole, 394 W 311, procès de Robert Le Berquier et Louis Meusburger devant la Cour de Justice de Lyon, 24-27 mai 1948, affaire de Rive-de-Gier, lettre de Mme veuve Pouget (18 octobre 1945), pièce 291. — Notes de Jacky Nardoux. — Mémoire des hommes — Mémorial GenWeb— État civil.

Jacky Nardoux ; Jean-Luc Marquer

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