Né le 28 avril 1889 à Angers (Maine-et-Loire), fusillé le 9 octobre 1943 à Cologne (Allemagne) ; officier de gendarmerie ; résistant du réseau Saint-Jacques (BCRA).

Jean RABY, officier de gendarmerie
Jean RABY, officier de gendarmerie
Fils de Victor Raby, brigadier de Gendarmerie, et d’Anastasie Labbi, sans profession, Jean Raby commença sa carrière militaire comme appelé de seconde classe au 10e escadron du train des équipages en septembre 1910. De février 1911 à septembre 1912, il passa du grade de brigadier à celui de maréchal des logis, et fut admis à l’école militaire d’artillerie comme aspirant le 1er octobre 1913. Le 2 août 1914, il rejoignit le 5e escadron du train avec le grade de sous-lieutenant puis, le 21 novembre 1915, il passa au 14e escadron du train. Promu lieutenant à titre définitif, le 1er avril 1916, il fut muté au 13e escadron du train le 12 août 1917. Le 23 novembre 1917, il fut admis à l’école d’artillerie de Fontainebleau, et, à l’issue de sa formation, fut affecté au 256e régiment d’artillerie en mars 1918, au 44e RAC en février 1919, puis au 231e RACM où il fut promu capitaine.
En décembre 1923, il intégra la gendarmerie comme capitaine à la section de Saint-Claude (Jura). En décembre 1925, il fut muté à la 5e légion de gendarmerie à Vendôme. Chevalier de la légion d’honneur, par décret du 25 décembre 1929, il fut appelé à l’état-major particulier de la direction de la gendarmerie en octobre 1931. Promu chef d’escadron en septembre 1933, il fut affecté à la 7e légion de garde républicaine mobile à Troyes. Revenant dans la gendarmerie départementale, il servit à Foix au sein de la 17e légion à partir de décembre 1933, puis à Vesoul au sein de la 7e légion à partir de mars 1934. Rappelé à l’état-major particulier de la sous-direction de la gendarmerie en juin 1934, il fut promu lieutenant-colonel en mars 1939. Il demeura à ce poste durant la campagne de 1939-1940.
Promu colonel en janvier 1941, il prit le commandement de la 9e légion de gendarmerie départementale à Tours. En contact avec le réseau Saint-Jacques dès la fin du mois d’août 1940, il y adhéra activement à partir du 1er octobre 1940. Il contribua à l’organisation du réseau dans la région de Tours en collaboration avec le capitaine de gendarmerie Albert Morel. Ses missions consistaient à participer aux transports d’armes, de courrier avec les officiers du 2e bureau de Châteauroux, Vichy et Lyon. L’arrestation du capitaine Morel le 25 juin 1941 entraîna son arrestation cinq mois plus tard. Le 22 octobre 1941, deux membres de l’Abwehr invitèrent le colonel Raby et son adjoint, le lieutenant Ernest Laurent, à les suivre à la Feldkommandantur. Le colonel Raby fut successivement transféré au séminaire d’Angers, à l’Hôtel Continental à Paris et à la prison de Fresnes. Déporté en Allemagne, il fut détenu à la prison de Derendorf à Dusseldorf. Le 24 août 1943, il fut condamné à mort par le Volksgerichtshof (Tribunal du Peuple) venu spécialement de Berlin. Le 17 septembre, il fut transféré à la forteresse de Rheinbach et fut fusillé à Cologne le 9 octobre 1943, le même jour que les capitaines Albert Morel et Germain Martin*.
Jean Raby s’était marié le 6 juin 1927 à Fontenelles (Côte-d’Or) avec Jeanne Vachet.
Il reçut la mention « Mort pour la France » et la médaille de la Résistance à titre posthume par décret du 31 mars 1947 (Journal officiel du 26 juillet 1947). Il fut cité à l’ordre de l’armée le 14 janvier 1948 et reçut la Croix de Guerre avec Palme (Journal officiel du 17 février 1948). Il fut promu général de brigade de la 1ère section à titre posthume par décret du 10 novembre 1948 (Journal officiel du 13 novembre 1948). En 1953, son nom fut donné à la 57e promotion de l’école des officiers de la Gendarmerie nationale (EOGN). Le 20 octobre 1965, la caserne de Lyon-Bron prit le nom de « Général Raby ». En plus des décorations et médailles déjà mentionnées, le général Raby était en outre titulaire des croix de Guerre 1914-1918 et 1939-1945, de la croix du Combattant volontaire, de la médaille de la Victoire, de la médaille commémorative française de la Grande Guerre et de la médaille italienne « Fatigue de guerre ».
Sources

SOURCES : SHD-DGN 2007 ZM1/350 233, 1 A 104 . — SHD-DIMI (Bureau Résistance) 16 P 496795 – « A l’école des officiers de la Gendarmerie nationale », Gendarmerie nationale Revue d’études et d’informations, n° 18, 4e trimestre 1953, pp. 64-66 – « Importante inauguration à Lyon : la caserne Raby, Gendarmerie nationale revue d’études et d’informations, n° 66, 4e trimestre 1965, pp. 76-80 – Benoît Haberbusch (dir.), Pour la Patrie, l’honneur et le droit, les parrains de promotion de l’École des officiers de la Gendarmerie nationale, Maisons-Alfort, SHGN, 2004, pp. 102-103. — État civil en ligne cote Angers Naissances 3e arr. 1889, vue 29.

Capitaine Benoît Haberbusch

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