Né le 4 mai 1913 à Paris (XVIIIe arr.), fusillé sommairement le 30 août 1944 à Molinchart (Aisne) ; cheminot ; militant socialiste et résistant ; responsable départemental de Libé-Nord dans l’Aisne.

Fils d’Étienne Cadeau, mécanicien, et de Rose Bernardine Roos, brodeuse, Robert Cadeau s’était marié le 18 juin 1938 à Quessy (Aisne) avec Florentine Georgette François, fille d’un cheminot, née le 14 mars 1917 à Hautmont (Nord).
Robert Cadeau adhéra à dix-sept ans aux Jeunesses socialistes et devint en 1939 secrétaire fédéral de cette organisation. Les sources divergent sur sa commune de domicile Tergnier, Quessy-cité ou Beaumont-en-Beine
Prisonnier en 1940, il fut libéré dès septembre 1940 en raison de sa profession. Dès 1941, à Quessy et dans le milieu cheminot, il participa à la création et au développement de Libé-Nord dans l’Aisne sous la direction d’Henri Ribière. C’est ainsi qu’il assista à plusieurs réunions à Quessy, chez Lionel Lefèvre, et à Tergnier, dans le courant de 1941 et au début de 1942 qui regroupaient notamment les députés socialistes Marcel Levindrey et Élie Bloncourt, mais aussi de futurs responsables de Libé-Nord comme lui-même, Joseph Rault, André Baudez ou Marcel Thiéry*.
Il avait aussi des contacts avec l’Intelligence service. Après l’arrestation de Lionel Lefèvre, le 26 novembre 1943, il devint secrétaire fédéral de la SFIO. Alya Aglan dit qu’il l’était également pour Libé-Nord, mais, selon Paul Lambin, Lionel Lefèvre était délégué de Libé-Nord pour le département de l’Aisne ; il fut remplacé après son arrestation par Joseph Rault, alias Grison. Le dossier de Robert Cadeau à la DMPA signale qu’il remplaça Lionel Lefèvre en novembre 1943, comme responsable départemental (chef civil) de Libé-Nord. On est à nouveau confronté à l’éternel difficulté de séparer les directions départementales de Libé-Nord et de la SFIO.
Pourchassé, il se réfugia à Paris tout en continuant à maintenir des contacts avec l’Aisne où il revint. Le 30 août 1944, il fut arrêté par les Allemands près de Laon, à la ferme d’Avin (M. Compère), où il s’était réfugié depuis le 6 juin. Porteur d’armes et de renseignements importants, il fut exécuté sommairement.
Reconnu « Mort pour la France » (AC 21 P 36554), Robert Cadeau fut homologué FFC, FFI et DIR (GR 16 P 99766). Il fut réinhumé en 1946 à Tergnier.
Une stèle à sa mémoire a été élevée à la ferme d’Avin. Son nom figure sur le monument aux morts de Tergnier et celui de Quessy. Il a été donné à une rue de l’ouest de Laon, qui conduit à la ferme d’Avin, à une rue de Molinchart et une autre à Tergnier.
Son épouse, qui l’avait assisté dans ses engagements résistants (agent de liaison en vélo), ne se remaria pas et se battit pour honorer sa mémoire. Elle mourut le 16 janvier 2008.
Sources

SOURCES : SHD, dossiers adm. résistants. DMPA, BMC, dossier. — Arch. Dép. Aisne, J. 1461/12 (fonds Berthiault) ; état civil. — Alya Aglan, La Résistance sacrifiée. Le mouvement Libé-Nord, Flammarion, 1999 ; Paul Lambin, La Résistance dans l’arrondissement de Château-Thierry, Reims, 1971. — L’Aurore de l’Aisne, 16 septembre 1944 ; L’Aisne libre, 1945-1946. — Sites Internet : Mémoire des hommes. — Notes d’Olivier François, son petit-neveu, février 2021.

ICONOGRAPHIE. Mémorial GenWeb ; Généalogie Aisne. — Note d’Olivier François.

Jean-Pierre Besse, Frédéric Stevenot

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