RADZINSKI Maurice [RADZINSKY]
Né le 19 février 1926 à Paris (XIIe arr.), mort par l’explosion de sa grenade le 10 mars 1943 à Paris (XVIe arr.) ; résistant FTP-MOI.
Le 10 mars 1943 il faisait équipe avec deux autres combattants Jacques Farber et Jean Pop, alias Jean Kerbel. La femme de ce dernier, Anka Richtiger, agent de liaison du Deuxième détachement apporta des armes et des grenades. Les trois hommes devaient attaquer deux camions de transport de troupes de l’armée d’Occupation sur le boulevard Suchet à Paris (XVIe arr.). Jacques Farber assurait la protection des deux hommes, à 8 heures 30 ils dégoupillèrent chacun une grenade artisanale … elles explosèrent tuant Jean Pop, vingt-sept ans et Maurice Radzinski, dix-sept ans. Ce dernier portait sur lui une carte d’identité au nom de Pierre Radeau.
Quand elle apprit sa mort tragique, sa mère devint dépressive, elle fut internée à l’hôpital Rothschild. Après avoir reconnue son corps à l’Institut Médico-Légal, elle perdit la raison.
En juin 1944, son jeune frère André, membre des milices patriotiques juives (MPJ), participa à la récupération des armes détenues par des militaires allemands lorsque ceux-ci se baignaient en bord de Marne ; c’était l’application de la directive de Jacob Tancerman responsable de l’Union des Juifs pour la résistance et l’entraide (UJRE). Après la libération de Paris, il s’engagea dans la compagnie Rajman pour poursuivre le combat, il avait maquillé son âge pour être accepté, il n’avait pas 18 ans.
Son nom de famille fut rectifié en Radzynski en février 1980.
SOURCES : Arch. PPo. PCF carton 14 rapports hebdomadaires des Renseignements généraux sur l’activité communiste, KB 10, IML mars 1943. – Boris Holban, Testament, Calmann-Lévy, 1989. – Stéphane Courtois, Denis Peschanski, Adam Rayski, Le sang de l’étranger, les immigrés de la MOI dans la Résistance, Fayard, 1994. — Annette Wieviorka, Ils étaient juifs, résistants, communistes, Denoël, 1986. — État civil.
Daniel Grason