Né le 28 janvier 1899 à Lille (Nord), fusillé le 14 décembre 1943 à Bondues (Nord) ; employé dans une usine de Fives-Lille ; syndicaliste CGT et militant communiste du Nord ; résistant FTPF.

Photo de Marcel Bouderiez publiée par le Syndicat CGT des métaux de l'Usine Fives-Cail-Babcock à l'occasion du 50e anniversaire de sa mort
Photo de Marcel Bouderiez publiée par le Syndicat CGT des métaux de l’Usine Fives-Cail-Babcock à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort
Marcel Bouderiez était dessinateur industriel. Il fut secrétaire du syndicat CGT des Techniciens et employés de la région lilloise de 1936 à 1939. Membre du Parti communiste, il fut affecté dans une compagnie disciplinaire lors de la mobilisation de septembre 1939.
Démobilisé en juin 1940, il passa à la clandestinité et assura l’impression des tracts du PCF clandestin et des FTP avec le titre d’« interrégional technique » aux côtés de Louis Lallemand. Il avait pour pseudonyme Fernand.
Il constitua en octobre 1940, avec six ouvriers de l’usine, un « Comité de Défense » de l’usine de Fives agissant comme un syndicat clandestin organisant au cours de l’année 1941 la diffusion de papillons appelant à des débrayages de 5 à 10 minutes en appui aux revendications des ouvriers, puis à des arrêts de 30 minutes à une heure pour obtenir la prime de « Zone Rouge » après les premiers bombardements de l’usine.
Bouderiez participa en mai 1943, avec Louis Lallemand pour le PCF, dans le quartier de Fives à Lille, à une réunion où étaient représentés le Parti socialiste SFIO, les Démocrates populaires, le mouvement Voix du Nord, le Front national-FTP, l’OCM, le mouvement Libé-Nord, pour appeler à l’union des mouvements de résistance et à la formation d’un Comité départemental de la Résistance (CDR), appel repris dans les numéros du 21 mai 1943 de La Voix du Nord (« Pour l’Union de la Résistance »), de juin de L’Enchaîné (« Unir, Unir, Unir ») et de juillet du journal du FN-FTP Pour la Libération. Le 7 septembre 1943, les mêmes se réunirent pour former le Comité départemental de la Résistance qui lança un « Appel aux patriotes du Nord ».
Arrêté le 14 septembre 1943 en même temps que Georges Smets (ou Smedts, selon la police allemande), dirigeant départemental du Parti communiste, avec qui il avait rendez-vous, Marcel Bouderiez ne put participer à la réunion constitutive du Comité départemental de Libération du Nord (CDL Nord), tenue à Lille le 6 novembre 1943 dans la maison du docteur Defaux.
Condamné à mort par un tribunal militaire allemand, il a été fusillé à Bondues (Nord), le 14 décembre 1944.
Sa dernière lettre a été publiée dans Zone interdite, ouvrage de Jean-Marie Fossier (voir sources). Après son exécution, les détachements FTP de l’usine de Fives prirent le nom de « Compagnie Marcel Bouderiez ».
Marcel Bouderiez fut nommé au grade de chevalier de la Légion d’honneur à titre posthume par décret en date du 7 novembre 1958, publié au JO du 3 décembre 1958.
Une rue porte son nom à Villeneuve-d’Ascq, ville nouvelle de l’agglomération lilloise qui regroupa en 1970 les trois villages de Flers, Ascq et Annappes, localité où il avait vécu.
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. – Liberté, 29 septembre 1944. – Documents transmis à l’Association Espace Marx 59-62 par Madeleine Duvinage-Fossier. – J.-M. Fossier, Zone interdite. – Nord Pas-de-Calais, préface de Marcel Paul, Réédition revue et corrigée pour le compte de la FNDIRP, Associations départementales du Nord et du Pas-de-Calais des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes, avril 1994. – Jacques Estager, Ami, entends-tu, La Résistance populaire dans le Nord-Pas-de-Calais, Messidor/Éd. Sociales, Paris 1986.

Yves Le Maner, Jacques Roillet

Version imprimable