Né le 8 novembre 1906 à Moulins (Aisne) ; mort le 16 juin 1944 abattu par la Douane allemande à Saint-Girons (Ariège) ; conducteur de travaux ; résistant de l’Ariège.

Fils de Marie Gustave Billiart, 39 ans, agent général d’assurances à Moulins, et de Jeanne Léopoldine Marie Mouette. Pierre Billiart se maria le 18 avril 1933 à Paris (XVe arr.) avec Bérengère Marthe Lenfant.
Installé dans l’Ariège, il habitait à Saint-Girons, au 18 avenue Aristide-Bergès.
Il appartenait à un réseau qui avait son origine à Toulouse, chez les frères Lion, Henri et Raoul. Imprimeurs à Toulouse (Haute-Garonne). Le contact à Saint-Girons avec ce réseau de passages vers l’Espagne était Jean Vergne. Des candidats aux passages étaient aussi envoyés par Noël Peyrevidal
L’arrestation, le 5 février 1944, des frères Lion et du personnel de leurs imprimeries — dont l’apprenti Georges Séguy futur secrétaire général de la CGT — permit le démantèlement d’une partie de la résistance toulousaine proche de Libérer et fédérer, des MUR et du CAS (Comité d’action socialiste). Un agent de la Sipo-SD camouflé en résistant, Georges Carton, fut à l’origine de ces arrestations.
Aussi, se sentant menacé, Jean Vergne décida, de concert avec son camarade et ami de réseau Pierre Billliart, de gagner un des maquis proches de Saint-Girons. Le 16 juin 1944, ils partirent de Saint-Girons à vélo munis de leur équipement de pêche afin de faire croire qu’ils prenaient une journée de repos au grand air. Ils furent interpellés devant la gare de Saint-Girons par le capitaine Dreyer de la Douane allemande qui les interrogea. Ainsi que des témoins qui assistaient à la scène ont pu le raconter, Vergne fut abattu par une rafale de mitraillette tirée par l’un des hommes qui accompagnaient Dreyer. Mortellement touché, il succomba aussitôt. Billiart, blessé par le même tir, put s’enfuir et se réfugier dans une maison amie. Trahi par les traces de sang qu’il laissa sur son parcours, il fut rejoint par Dreyer. Il fut assassiné à son tour.
Dreyer fut abattu par François Madrigina, des FTPF, le 20 août 1944, à la veille de la Libération près du café de la Poste de Saint-Girons. L’historien ariégeois Claude Delpla a affirmé que Dreyer avait eu l’intention de détruire Saint-Girons avant le départ des forces allemandes de la ville. Georges Carton son dénonciateur, fut condamné à mort le 2 avril 1946 par la cour de Justice de Toulouse et fusillé le 28 mai 1946.
Pierre Billart a reçu la mention « Mort pour la France ».
Voir Saint-Girons (Ariège), victimes de la répression allemande et collaborationniste (fin mai-début juillet 1944) et des combats de la Libération, 20-21 août 1944
Sources

SOURCES : Arch. dép. Aisne, 1 E 649, f° 9, état civil de Moulins (notes de Frédéric Stévenot). — Claude Delpla, La Libération de l’Ariège, postface d’Isabelle Delpla, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [p.77]. — Olivier Nadouce, Les heures sombres de l’occupation (1940-1945) à Varilhes et son canton, Varilhes, Mémoire Résistance Ariège Solidarité internationale, 2012, 281 p. [pp. 186-189, en particulier, pp. 186-188, témoignage de la fille de Jean Vergne, Anne-Marie Vergne, épouse Fauré]. — Notes de Jean-Pierre Besse.

David Aguilar, André Balent

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