SZWARC Herc (Henri)
Né le 22 avril 1897 à Grabowiec, district de Hrubieszów (Empire russe, Pologne), mort en action le 21 juillet 1944 à Pombole, hameau de la commune d’Esplas-de-Sérou (Ariège) ; avocat à la Cour d’Appel de Paris ; résistant (3102e brigade des FTPF de l’Ariège).
Fuyant l’antisémitisme à l’instar de nombreux Juifs polonais, il émigra en France et, vers le milieu des années 1920, il suivit des études de droit et de lettres. Il obtint un doctorat d’université à Dijon. En 1928, il publia à Dijon une biographie de Pierre Lebrun (1785-1873), poète et homme politique.
De son mariage avec Jeanne Rosselin, rencontrée vers 1927-1928 dans une station alpine, naquirent quatre enfants. Il fut naturalisé Français en 1933.
Il devint avocat et plaida à Laon puis à Paris, pour des compatriotes et dans plusieurs dossiers internationaux contre le nazisme. Il fut notamment – avec Vesinne-Larue -, l’un des deux avocats choisis dans un premier temps par la famille d’Herschel Grynszpan, qui tira sur conseiller de l’ambassade d’Allemagne à Paris, Ernst Vom Rath, le 7 novembre 1938, pour venger les Juifs expulsés par Hitler vers la Pologne, parmi lesquels se trouvait sa famille. Gravement blessé, Von Rath mourut le 9 novembre. Ce fut le prétexte au déclenchement par les nazis du gigantesque pogrom de la Nuit de Cristal dans la nuit du 9 au 10 novembre.
Encore en Pologne, Herc Szwarc s’était montré favorable à la révolution bolchevique. En 1935, il effectua un voyage de trois mois en URSS, partant en bateau du Havre pour Leningrad puis Moscou sans en avoir informé sa femme. Il est permis de s’interroger sur ses liens éventuels avec les services soviétiques.
De retour, il resta à Paris jusqu’au déclenchement de la guerre. Des frères et des sœurs y firent étape avant de d’émigrer aux États-Unis.
En 1940, Juif, actif dans la lutte contre le nazisme et immédiatement recherché par la police allemande, Herc Szwarc se réfugia en zone non occupée. Il s’établit en Ariège, d’abord à Pamiers puis à Ustou. Il vécut en donnant des cours dans une école privée à Saint-Girons. Également inscrit au barreau de Foix (Ariège), il plaida quelques affaires au tribunal de Saint-Girons. Le 6 juin 1943, le gouvernement de Vichy lui retira sa nationalité française. Il cessa son activité et quitta Ustou pour Vic-d’Oust (commune fusionnée avec Oust en 1969) où il fut l’objet de menaces de collaborateurs. Un emploi fictif de bûcheron à Rimont (Ariège) dans l’exploitation forestière Astier servit de couverture à son engagement dans la Résistance. Il finit par élire domicile à Pombole, un hameau de la commune d’Esplas-de-Sérou où sa compagne et ses quatre enfants âgés de six, quatre, trois et deux ans le rejoignirent le 13 juillet 1944.
À Pombole, il avait fait la connaissance d’Albert Laballe qui était le commissaire aux effectifs de la 3102e compagnie (Couserans) des FTPF de l’Ariège qui, depuis la mi-juin avait formé le maquis du col de la Crouzette (Voir Sánchez Herrero Bruno) situé en amont de Pombole. Laballe faisait partie avec René Plaisant du triangle de direction du maquis FTP de la Crouzette. Szwarc avait fait part à Laballe de son intention d’intégrer le maquis. Ce dernier lui demanda d’attendre une occasion favorable, comme un affrontement avec les Allemands. celle-ci se présenta le 21 juillet 1944.
Ce jour-là, le maquis de La Crouzette commandé par René Plaisant fut encerclé par les Allemands venus de Rimont. Szwarc comprit que le moment était venu de gagner le cantonnement du col de la Crouzette. Les habitants du hameau de Pombole s’enfuirent vers le Cazalas, les maquisards présents dans le secteur se replièrent vers Ségalas et Camarade. Herc Szwarc les suivit en direction du col de Rillé, mais ayant négligé de rester à couvert sous les arbres, de il fut abattu en traversant un pré.
Son nom est inscrit sur le monument aux Morts du Palais de Justice de Paris.
Il n’a pas de fiche sur le site Mémoire des Hommes et il ne semble donc pas y avoir de dossier à son nom au SHD, sous réserve de vérification.
Œuvre : Herc Szwarc, Un précurseur du romantisme : Pierre Lebrun (1785-1873), sa vie et ses œuvres, documents inédits et portraits. Dijon, Impr. Vve Berthier, 1928.
SOURCES : Article de La Dépêche du Midi publié le 6 juillet 2007, consulté le 23 décembre 2018, intitulé Hommage. Henri Szwarc, un destin dans la Résistance, Plus de soixante ans après sa disparition, les descendants des deux branches de sa famille se sont retrouvés à Saint-Girons. — Sur Wikipedia, biographie de Patrick Andrivet (1930-2017) qui épousa le 23 août 1955, à Paris, Rachel Szwarc, fille de Jeanne Rosselin et de Herc Szwarc. — Notes de Jean-Pierre Besse. — Notes d’André Balent.
Dominique Tantin