Né le 9 juillet 1915 à Gruissan (Aude), tué le 7 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège) par les Allemands ; militaire (Légion étrangère), cultivateur à Gruissan ; résistant FTPF de l’Ariège.

Joseph Campos (1915-1944)
Joseph Campos (1915-1944)
Arch. dép. Ariège, 64 J 23, fonds Claude Delpla
L’acte de naissance initial de Joseph Campos ainsi que son acte de décès indiquaient qu’il était le fis légitime de José Campos, journalier à Gruissan, de nationalité espagnole, âgé de quarante-sept ans en 1915 et de son épouse Basilla Perez, âgé de quarante-sept ans. Mais un jugement du tribunal de première instance de Narbonne du 28 janvier 1947 rectifia l’acte de naissance en indiquant que sa mère n’était pas Basilla Perez, épouse Campos mais Maria Perez née le 24 janvier 1889 à Villel de Mesa (province de Guadalajara, Castille, Espagne) veuve de Gabriel Durand (ou "Duran"), né à Gruissan en 1872, qu’elle avait épousé le 23 décembre 1926. L’acte de naissance de Joseph Campos, considéré comme enfant naturel de Maria Pérez, veuve Durand, devait donc être modifié et porter, de façon posthume le nom de "Joseph Pérez". Le tribunal reconnaissait, après enquête, que Maria Perez vivait en 1915 en concubinage notoire avec José Campos et qu’elle avait eu un enfant de lui. Il précisait que sa saisine du tribunal était motivée par le bénéfice accordé aux ascendants de combattants morts pour la France, ce qui était le cas de son fils mort à Roquefixade. Le jugement indiquait également que le père de "Joseph Campos" devenu de façon posthume "Joseph Perez" n’avait pas reconnu son fils et, depuis lors, n’avait pas donné de signe de vie.
Campos, mobilisé en 1939, se maria le 29 février 1940 à Narbonne (Aude) avec Jacqueline Baiges, née à Narbonne (Aude) le 24 février 1921, sans profession, fille de Joseph Baiges et de Cinta Estupina. Il eut d’elle un fils Jean, Victor né le 9 août 1941. Ayant abandonné son épouse avant la naissance de son fils, il était à ce moment-là, détenu à la prison de Nîmes (Gard).
Avant la Seconde Guerre mondiale, Campos qui avait été cultivateur et marin pêcheur à Gruissan puis ouvrier à la tuilerie de Narbonne (Aude) fut aussi, pendant cinq ans engagé à la Légion étrangère.
Joseph Campos était domicilié à Gruissan, une commune littorale de l’Aude proche de Narbonne. Nous ignorons s’il avait milité avant la Seconde guerre mondiale. Gruissan fut, comme toutes les communes du littoral languedocien, évacuée de la quasi totalité de sa population par les Allemands qui fortifiaient le littoral afin de faire face à un éventuel débarquement des Alliés. Il est possible que Campos ait gagné alors l’Ariège, département limitrophe de l’Aude. Le fait qu’il ait accédé à des responsabilités dans la 3101e compagnie de FTPF de l’Ariège laisse supposer des liens avec le Parti communiste. Son expérience militaire fut sans doute aussi un argument pour lui confier des responsabilités dans un maquis qu’il intégra à Vira pour participer au combat du 9 juin 1944 à Vira (Ariège).
En juin 1944 Campos avait intégré cette compagnie de FTPF qui forma un maquis itinérant. D’après Pétris (op. cit.), Campos était un ancien de la Légion étrangère et une "forte tête". Campos, alias "Gaby" avait, de ce fait, des compétences militaires et commandait un groupe, sous l’autorité d’"Oscar" (Bénito Pérez). Ce groupe fut engagé dans le combat de Roquefixade, le 6 juillet 1944 contre les GMR et la Milice. Le 7, Campos fut tué par les Allemands qui ratissaient les lieux des affrontements de la veille, au lieu-dit Le Rambert, près du hameau de Coulzonne, où des jeunes des groupes de Bustamente et de Rauzi avaient été tués ou blessés puis achevés, afin de leur rendre les honneurs.
Il a été déclaré mort le 7 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège) par décision du Tribunal civil de première instance de Foix du 3 octobre 1945.
Joseph Campos a reçu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit, à Roquefixade, sur le monument commémorant les victimes des combats de Roquefixade les 6 et 7 juillet 1944 et sur le monument aux morts de Gruissan, sa commune natale et de résidence.
Voir Fusillés sommaires, exécutés le 6 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège).
Sources

SOURCES : Arch. com. de de Gruissan, de Narbonne, et de Roquefixade, état civil, actes de naissance et de décès, modification de l’acte de naissance (1947). — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [116]. ― Jean-Jacques Pétris, Le maquis de Roquefixade, Toulouse, imprimerie Espace repro, 1999, 125 p. ― Site histariege. ― Site Mémorial Genweb consulté le 15 décembre 2015. — Notes de David Aguilar, Jean-Pierre Besse, Barbara Bonazzi.

André Balent, Barbara Bonazzi

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