CAMPOS Joseph [alias "Gaby", pseudonyme de résistance]
Né le 9 juillet 1915 à Gruissan (Aude), tué le 7 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège) par les Allemands ; militaire (Légion étrangère), cultivateur à Gruissan ; résistant FTPF de l’Ariège.
Campos, mobilisé en 1939, se maria le 29 février 1940 à Narbonne (Aude) avec Jacqueline Baiges, née à Narbonne (Aude) le 24 février 1921, sans profession, fille de Joseph Baiges et de Cinta Estupina. Il eut d’elle un fils Jean, Victor né le 9 août 1941. Ayant abandonné son épouse avant la naissance de son fils, il était à ce moment-là, détenu à la prison de Nîmes (Gard).
Avant la Seconde Guerre mondiale, Campos qui avait été cultivateur et marin pêcheur à Gruissan puis ouvrier à la tuilerie de Narbonne (Aude) fut aussi, pendant cinq ans engagé à la Légion étrangère.
Joseph Campos était domicilié à Gruissan, une commune littorale de l’Aude proche de Narbonne. Nous ignorons s’il avait milité avant la Seconde guerre mondiale. Gruissan fut, comme toutes les communes du littoral languedocien, évacuée de la quasi totalité de sa population par les Allemands qui fortifiaient le littoral afin de faire face à un éventuel débarquement des Alliés. Il est possible que Campos ait gagné alors l’Ariège, département limitrophe de l’Aude. Le fait qu’il ait accédé à des responsabilités dans la 3101e compagnie de FTPF de l’Ariège laisse supposer des liens avec le Parti communiste. Son expérience militaire fut sans doute aussi un argument pour lui confier des responsabilités dans un maquis qu’il intégra à Vira pour participer au combat du 9 juin 1944 à Vira (Ariège).
En juin 1944 Campos avait intégré cette compagnie de FTPF qui forma un maquis itinérant. D’après Pétris (op. cit.), Campos était un ancien de la Légion étrangère et une "forte tête". Campos, alias "Gaby" avait, de ce fait, des compétences militaires et commandait un groupe, sous l’autorité d’"Oscar" (Bénito Pérez). Ce groupe fut engagé dans le combat de Roquefixade, le 6 juillet 1944 contre les GMR et la Milice. Le 7, Campos fut tué par les Allemands qui ratissaient les lieux des affrontements de la veille, au lieu-dit Le Rambert, près du hameau de Coulzonne, où des jeunes des groupes de Bustamente et de Rauzi avaient été tués ou blessés puis achevés, afin de leur rendre les honneurs.
Il a été déclaré mort le 7 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège) par décision du Tribunal civil de première instance de Foix du 3 octobre 1945.
Joseph Campos a reçu la mention « Mort pour la France ». Son nom est inscrit, à Roquefixade, sur le monument commémorant les victimes des combats de Roquefixade les 6 et 7 juillet 1944 et sur le monument aux morts de Gruissan, sa commune natale et de résidence.
Voir Fusillés sommaires, exécutés le 6 juillet 1944 à Roquefixade (Ariège).
SOURCES : Arch. com. de de Gruissan, de Narbonne, et de Roquefixade, état civil, actes de naissance et de décès, modification de l’acte de naissance (1947). — Claude Delpla, La libération de l’Ariège, Toulouse, Le Pas d’Oiseau, 2019, 514 p. [116]. ― Jean-Jacques Pétris, Le maquis de Roquefixade, Toulouse, imprimerie Espace repro, 1999, 125 p. ― Site histariege. ― Site Mémorial Genweb consulté le 15 décembre 2015. — Notes de David Aguilar, Jean-Pierre Besse, Barbara Bonazzi.
André Balent, Barbara Bonazzi