Né le 18 mars 1922 à Niort (Deux-Sèvres), exécuté en représailles le 4 août 1944 au Vigeant (Vienne) ; maçon-cimentier ; résistant AS maquis Antoine.

Jean Olivier
Jean Olivier
Monument aux victimes du massacre du Vigeant (Vienne)
Monument aux victimes du massacre du Vigeant (Vienne)
Fils de Jules Victor et de Ernestine Marie Poussard, Jean Olivier épousa Gisèle Rose Aimée Giraudeau. Il était père d’un garçon prénommé Olivier, né le 11 janvier 1944. La famille était domiciliée à Niort (Deux-Sèvres), 71 rue de la Blauderie.
Requis dans le cadre du Service du Travail obligatoire (STO) sur un chantier à l’île de Ré (Charente-Inférieure, Charente-Maritime), il s’évada et après un séjour de trois semaines chez ses beaux-parents à Niort, 9 rue de la Paix, il rejoignit le maquis, en Haute-Vienne d’abord. Il intégra le 27 mai 1944 un maquis AS du sud de la Vienne (Groupement D), le groupe Antoine, commandé par un militaire de carrière, le capitaine Alphonse Arlot dit Antoine. Il participa à des parachutages d’armes, de munitions et de matériel dans les communes d’Asnières-sur-Blour et d’Usson-du-Poitou. Au début du mois d’août le groupe stationna dans une ferme abandonnée à La Mathurine, commune du Vigeant.
Le 2 août 1944, alors qu’il revenait d’effectuer une patrouille, Jean Olivier fut blessé accidentellement au genou gauche d’une balle de mousqueton par un camarade qui manipulait son arme. Il fut transporté au bourg du Vigeant, chez Madame Perrot, qui s’engagea à le soigner et l’hébergea une quinzaine de jours.
Il fut victime des représailles perpétrées le 4 août au Vigeant par un groupement motorisé appartenant au 80e Corps d’Armée de la Wehrmacht accompagnés de miliciens. Cette colonne traquait les maquisards dans la région de Charroux où elle massacra quatre civils le 3 août. Le matin du 4 août, la colonne fut attaquée à 3 km au sud du Vigeant, puis les Allemands et les miliciens interceptèrent des renforts FFI dans le village. En représailles, les FFI capturés à Charroux et au Vigeant furent sommairement exécutés et des habitants de la commune massacrés.
«  Ce jour-là, par une chaude journée, vers onze heures, Le Vigeant était mis à feu et à sang. […] La violence et la sauvagerie se sont abattues sur la population innocente du village. Gardés à genoux tout l’après-midi en plein soleil, devant le mur où subsistent encore les impacts de balles, onze otages ne furent fusillés qu’au soir. Un bébé de quelques mois fut tué dans les bras de sa mère, une vieille dame abattue à coups de hache, un vieillard mourant traîné dehors et achevé dans son jardin. En quelques heures, 20 civils (âgés de 16 mois à 73 ans) et 20 résistants (âgés de 18 à 26 ans) périrent sous les balles allemandes, l’église fut profanée, 23 maisons incendiées, les autres pillées. » [Site de l’ONAC de la Vienne]. Jean Olivier fut passé par les armes avec les autres otages au bord d’une mare située dans le bourg à côté du cimetière. Madame Perrot accompagna et soutint Jean Olivier jusqu’au lieu de l’exécution. Il fut inhumé au Vigeant jusqu’au transfert de sa dépouille à Niort en 1949.
Déclaré « Mort pour la France » le 11 juin 1945, Jean Olivier fut reconnu « Interné résistant » le 16 avril 1955. Après la guerre, son épouse se remaria avec Raymond Richard. Le couple était domicilié à Sainte-Pezenne (commune depuis rattachée à Niort).
Au Vigeant, un monument fut élevé à la mémoire des victimes du massacre dont les noms figurent sur une plaque.
Voir Le Vigeant
Sources

SOURCES : DAVCC, Caen. — Arch. Dép. des Deux-Sèvres, 158 W 221. — Archives collectives des Forces françaises de l’intérieur (site Mémoire des Hommes) AS groupe Antoine GR 19 P 86/3 — Sites Internet :
- Vrid, article de Jacques Rigaud ;
- ONAC, La Vienne pendant la 2de GM ;
- Ecole du Vigeant ; (pages consultées le 7 juin 2015) ;

Dominique Tantin

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